Le PNUD soutient la participation du Burundi à la 67è CSW

21 mars 2023

Plénière lors de la 67e session de la Commission de la condition de la femme (CSW67)

©UN Women/Ryan Brown

Par Aaron Nsavyimana

Le PNUD a soutenu la participation du Burundi à la 67ème session de la Commission sur le statut des femmes de l'ONU, qui a rassemblé du 6 au 17 mars 2023, à New York, 7.000 participant-es sur le thème "Innovation et évolution technologique, et éducation à l'ère du numérique aux fins de la réalisation de l'égalité des sexes et de l'autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles". Le soutien du PNUD a consisté en financement du voyage de 2 Burundaises de la société civile, une jeune fille développeuse chargée de la visibilité et du partenariat chez KIT Hub, Mlle Jeanne IRAKOZE et Mme Libérate NICAYENZI de l’Union pour la Promotion des Batwa (UNIPROBA), représentante de la communauté Batwa. 

Artiste – slameuse, Jeanne Irakoze, dans son slam, a profité de la tribune des Nations Unies pour décrire et décrier les problèmes rencontrés par les filles burundaises liés particulièrement au manque de moyens alors qu’elles ont de grands projets. Il s’agit notamment en matière des TIC du manque d’outils informatique, d’internet et le non-accès aux finances. Elle regrette que les filles ne fassent pas priorité. Elle se réjouit néanmoins de l’existence de la plateforme des compétences féminines qui permettent aux jeunes de profiter de l’expérience de leurs ainées (lancée 25 janvier 2021, la plateforme a été mise place par le ministère en charge du genre avec l’appui du PNUD). Elle regrette que la situation actuelle ne permette pas de contribuer au leadership féminin dans les domaines dits masculins, les TIC, et stigmatise les clichés de sexe faible attribués à la junte féminine car le digital est aussi féminin. Elle appelle à y mettre fin car les filles sont aussi intelligentes et le cerveau n’a pas de sexe.

Cette session était de grand enjeu. C'était la première en présentiel depuis trois ans, la crise Covid-19 ayant conduit à des CSW largement numériques. Parmi les 7.000 participant-es  figuraient  4 chefs d'Etat ou de gouvernement et 116 ministres. Cette session a enregistré 206 événements organisés dans l'enceinte de l'ONU et 700 dans le Forum parallèle des ONG.

Parmi les grandes recommandations de la session figurent :

  •      Le développement des outils et des services numériques pour répondre aux besoins de toutes les femmes et de toutes les filles, dans tous les secteurs et toutes les zones géographiques, en particulier pour leur éducation, leur santé, leur autonomie économique et leur engagement dans la vie publique, et veiller à ce que les femmes et les filles aient accès à la culture et aux compétences numériques tout au long de leur vie.
  •      L’intégration de la dimension de genre dans les politiques numériques afin d'éliminer les obstacles à l'égalité d'accès pour toutes les femmes et les filles, y compris celles qui vivent dans la pauvreté, dans des zones rurales, maritimes ou reculées, qui sont handicapées, les femmes et les filles autochtones, les femmes et les filles migrantes et les femmes âgées.
  •      La promotion d’une politique de tolérance zéro à l'égard de la violence fondée sur le sexe qui se produit par le biais de l'utilisation des technologies ou qui est amplifiée par celle-ci, et veiller à ce que les entités des secteurs public et privé accordent la priorité à la prévention et à l'élimination de cette violence.
  •      L’intégration d’une perspective de genre dans la conception des technologies émergentes et adopter des réglementations pour s'assurer qu'elles sont soumises à des garanties adéquates afin de lutter contre les nouveaux risques, les stéréotypes de genre et les normes sociales négatives, les atteintes à la confidentialité des données et d'améliorer la transparence et la responsabilité.
  •      La promotion des politiques et des programmes visant à atteindre la parité hommes-femmes dans les domaines scientifiques et technologiques émergents et créer des lieux de travail et d'enseignement favorables, notamment par le biais d'un enseignement tenant compte de la dimension de genre, de solutions d'apprentissage à distance et d'approches interdisciplinaires combinant l'enseignement des sciences sociales et des domaines scientifiques.
  •      Le développement des innovations tenant compte de la dimension de genre qui remettent en question les stéréotypes de genre et les normes sociales négatives, notamment par l'élaboration de contenus numériques, de campagnes de sensibilisation et de compétences pédagogiques pour un engagement positif sur les technologies numériques qui engagent, éduquent, encouragent et habilitent les jeunes, y compris les jeunes hommes et les jeunes garçons, à devenir des agents du changement pour l'égalité entre les femmes et les hommes.