Le PNUD appuie l’amélioration de la santé mentale pour consolider la paix

21 août 2023
Un couple participant dans un exercice d’illustration lors de séance d’accompagnement psychothérapeutique à Rumonge

Un couple participant dans un exercice d’illustration lors de séance d’accompagnement psychothérapeutique à Rumonge

©UNDP Burundi/Gakuba Landry, 2023

Par GAKUBA Landry

Dans l’accompagnement du Gouvernement dans son action pour la prévention/lutte contre les violences basées sur le genre VBGs et la promotion du leadership féminin, grâce au renforcement des capacités individuelles et organisationnelles des femmes, la mise en valeur de leurs compétences et la prise en compte du genre au sein des institutions, le PNUD a appuyé l’organisation d’une sensibilisation en santé mentale de couples, des victimes des VSBG par des experts psychologues. 

Organisées sous forme d’une clinique mobile de psychothérapie les séances ont été tenues au Centre Humura de Rumonge. Cette province a été marquée par des cycles de violence, le retour des rapatriés, la précarité socio-économique et le changement climatique et compte un grand nombre de femmes qui vivent en situation de vulnérabilité et qui ont été traumatisées par des violences basées sur le genre.

En plus de permettre la prévention/lutte contre les VBGs et la réhabilitation des victimes de violences, ces activités facilitent l'intégration de la santé mentale à la consolidation de la Paix. Ces activités rendent possible la synergie des interventions du portefeuille Fonds pour la consolidation de la Paix (PBF). Les activités ont aussi un aspect catalyseur dans l’opérationnalisation du Centre Humura de Rumonge, dont les membres du personnel ont participé aux séances pour s’imprégner de l'approche Bio-Psycho-sociale et assurer par la suite le suivi des demandeurs de services du centre.

Les couples et les autres participants aux activités témoignent d’une avancée significative dans l’amélioration de leur situation et dans la prévention/lutte contre les VBGs. 

« Dans mon ménage, j’étais irresponsable. Depuis longtemps, j’avais laissé toutes les tâches ménagères à ma femme et cela lui faisait beaucoup de mal. Plusieurs personnes dont les autorités à la base avaient essayé de me réconcilier avec ma femme en vain. J’ai récemment appris qu’à cause de mon caractère violent et autoritaire, mes enfants me surnommaient ‘assassin’ », regrette Mr Misago un des bénéficiaires des séances d’écoute. Sa femme atteste de cet état des faits, « Il rentrait toujours nerveux et il régnait toujours à la maison un climat de querelle. Quand il était là, il boudait et nous adressait rarement la parole. C’est par la suite que les enfants lui ont donné le surnom ». 

Après la formation, elle dit avoir commencé à voir des changements. « Si mon mari a décidé de changer, tout le monde peut changer. Je vais partager ce que j’ai retenu avec mes voisins et amis », assure Mme Misago.

Célestin Ndayikeza et Jacqueline Nyandwi sont mariés depuis 2004. 

Le couple Ndayikeza marié depuis 19 ans dit avoir traversé des moments difficiles dans leur mariage. « Ma femme ne m’obéissait plus, elle rentrait ivre parfois. A un moment j’ai pris la décision de quitter la maison, pour m’éloigner d’elle », fait savoir Mr Célestin. 

Sa femme, Mme Jacqueline confie que son mari vendait la récolte sans la consulter et ne lui disait même pas l’argent reçu. « Notre cas était tellement insupportable pour nos voisins qu’ils n’intervenaient même plus », regrette-t-elle. Après les séances auxquelles leur couple a participé au Centre Humura, ils disent s’être engagés à reprendre les choses en main pour leur bien, celui de leurs enfants et de la communauté.

L’administration locale dit beaucoup apprécier ces activités et demande qu’elles soient pérennes. « Ces séances d’accompagnement psychosocial sont importantes pour nos communautés. La population de notre province a été victime de toutes les crises qu’a connues le Burundi. Elle est traumatisée et elle a besoin de bénéficier des remèdes appropriés. Par exemple, je sais que les formations sur l’approche biopsychosociale, à l’endroit des notables collinaires nous seront très bénéfiques dans l’accompagnement des victimes de VBGs pour leur réhabilitation sociale », affirme Augustin Minani, Administrateur de Rumonge.

Ces séances sont dans la suite de formations et ateliers d’échanges de bonnes pratiques à l’intention des administratifs à la base, leaders communautaires, agents de la police de proximité pour une meilleur gestion et lutte des VBGs et réhabilitation des victimes de ces violences.