Le Sahel face à la sécurité climatique: des avancées concrètes et un appel à l’action collective

14 novembre 2024
Board of Climate Security Project in the Sahel
© PNUD/Bezawit Mekonnen

 

Partenaires du développement et agences œuvrant à la sécurité climatique se sont réunis dans la capitale sénégalaise pour le premier comité de pilotage du Programme régional pour la sécurité climatique dans le Sahel occidental. Objectif: dresser le bilan des réalisations, adopter une feuille de route ambitieuse pour 2025, et renforcer la coopération régionale face à une convergence de crises environnementales, sécuritaires et sociales.

Sous l’égide du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ce comité a mobilisé les partenaires stratégiques tels que l’Autorité de Développement Intégré des États du Liptako Gourma (ALG) – représentant des territoires au Burkina Faso, Mali et Niger – la Commission Climat pour la Région du Sahel (CCRS), le réseau ouest-africain pour la consolidation de la paix (WANEP), le CILSS-AGRHYMET et l’Ambassade du Danemark, qui soutient le programme financièrement à hauteur de 6 millions de dollars américains.

« Notre programme de sécurité climatique est une initiative multipartenaire du PNUD, qui constitue une réponse ambitieuse aux défis majeurs du Sahel, une région où les enjeux sécuritaires, géopolitiques et climatiques s’entremêlent de manière inédite », a rappelé Njoya Tikum, Directeur du Centre sous-régional du PNUD pour l’Afrique Centrale et de l’Ouest à Dakar.

Alors que la région est confrontée à l’aggravation des tensions autour des ressources naturelles et à des crises humanitaires exacerbées par le changement climatique, les participants ont réaffirmé leur volonté de relever ces défis interconnectés. « La sécurité climatique et la cohésion sociale doivent être au cœur de nos actions communes », a déclaré  S.E. Issifi Boureima, Secrétaire Exécutif du CCRS.

Des initiatives au service des communautés locales

Plusieurs initiatives tangibles ont été mises en avant, comme la construction et la réhabilitation de 14 points d’eau potable dans les régions de Mopti et Bandiagara au Mali, ayant profité à 1 700 ménages. Ce projet a permis de réduire les conflits liés à l’accès à l’eau, une ressource vitale et souvent source de tensions.

En parallèle, des systèmes d’alerte précoce intégrant la dimension conflits sont en cours avec le soutien du Centre régional AGRHYMET au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Ces dispositifs vise à renforcer la capacité des communautés à anticiper et répondre efficacement aux catastrophes naturelles.

 

H.E: Issifi Boureima, CCRS

S.E. Issifi Boureima, Secrétaire Exécutif du CCRS: « La coopération est le socle de nos succès futurs. En élargissant nos partenariats, nous pouvons mieux répondre aux menaces croissantes et construire un avenir durable. »

© PNUD/Bezawit Mekonnen

 

L’eau au centre des coopérations régionales

Le rôle central de l’eau a été mis en avant par Dominique Kabeya, Coordonnateur principal de programme au Bureau du Coordonnateur spécial pour le développement au Sahel, qui a insisté sur l’importance de renforcer la coopération régionale face aux défis croissants liés à la gestion de cette ressource essentielle dans le contexte du changement climatique.

« Une gestion proactive des risques internes est essentielle pour garantir des résultats durables », a souligné Mame Bousso Faye, Coordinatrice du Programme régional pour la sécurité climatique dans le Sahel, appelant à une actualisation continue des matrices de risques et au renforcement des mécanismes de suivi et d’évaluation. Une session spécifique animée par Sophie Boutin, en charge du suivi et de l’évaluation au PNUD a ensuite été consacrée à l’identification et à la gestion des risques émergents dans la région, notamment en lien avec les capacités limitées des partenaires locaux et les défis de coordination interinstitutionnelle. 

Une feuille de route ambitieuse pour 2025

La réunion a abouti à l’adoption d’une feuille de route stratégique pour 2025, articulée autour de la résilience climatique, de la gouvernance locale et de la cohésion sociale. S.E. Issifi Boureima a réaffirmé l’importance de la collaboration régionale : « La coopération est le socle de nos succès futurs. En élargissant nos partenariats, nous pouvons mieux répondre aux menaces croissantes et construire un avenir durable. »

Lors de la cérémonie de clôture, coprésidée par le PNUD, le CCRS et l’ALG, Nadine Rugwe, Conseillère pour la gouvernance et la consolidation de la paix au PNUD, a souligné la nécessité d’unir les forces pour surmonter les défis du Sahel. « L’action collective est indispensable pour garantir un avenir résilient face aux crises multiples. »

Le Comité de pilotage a conclu sur un appel fort à une mobilisation durable et à une coopération régionale renforcée, à un moment critique pour le Sahel, où les enjeux climatiques et sécuritaires se croisent.