Déchets et produits toxiques : Une sensibilisation dans les écoles primaires

15 août 2025
Children in traditional clothing hold up signs in a rally, expressing their messages.

L’Agence Nationale de Gestion des Déchets (ANGD), à travers le projet ISLANDS visant à promouvoir un développement durable sans substances chimiques nocives aux Comores, a lancé une campagne de sensibilisation à la gestion des déchets sur l’île de Ngazidja. Cette initiative, qui marque le début d’une série d’actions éducatives, a débuté par des interventions dans trois écoles primaires de la capitale. L’objectif ? Amener les élèves à mieux comprendre les enjeux environnementaux et à adopter dès maintenant les bons réflexes en matière de tri et de réduction des déchets.
Cette campagne s’inscrit dans le cadre de la stratégie de communication du projet ISLANDS, qui accompagne la mise en œuvre technique du projet en assurant l’information, la mobilisation et l’engagement des différents acteurs, notamment les jeunes. À travers cette stratégie, l’ANGD entend renforcer durablement la conscience environnementale au sein de la société comorienne.
La première étape s’est tenue le samedi 26 février 2025, au Groupe Scolaire Foundi Abdoulhamid, lors de la Fête des Sciences. Un stand pédagogique, animé par l’équipe ANGD/ISLANDS, a permis aux enfants de découvrir de manière ludique et interactive les dangers d’une mauvaise gestion des déchets, notamment plastiques, et les solutions simples pour les valoriser. À travers des jeux, des discussions et des démonstrations, les élèves ont pu identifier les gestes à adopter au quotidien pour protéger leur environnement.
La deuxième étape de la sensibilisation s’est tenue le vendredi 30 mai 2025 au Groupe Scolaire AVENIR, auprès des classes primaires, qui ont activement participé à une session d’échanges interactifs. Ces échanges ont porté sur les grands principes de la gestion durable des déchets (Valoriser, Réduire, Réutiliser) mais aussi sur les dangers liés à la manipulation de certains produits toxiques que les enfants utilisent parfois sans en connaître les risques. Parmi les objets évoqués figuraient les piles usagées, les ampoules cassées, les thermomètres au mercure ou encore les médicaments périmés.
De manière préoccupante, certains élèves ont avoué des pratiques dangereuses, notamment le fait de croquer les piles avant de les remettre dans la télécommande lorsque celle-ci ne fonctionne plus. Ces témoignages ont permis de rappeler avec insistance les risques graves pour la santé que peuvent engendrer ces gestes, notamment des brûlures chimiques ou une intoxication au mercure. L’intervention a permis de corriger ces idées reçues et de sensibiliser les élèves à adopter des comportements plus sûrs, tant pour leur santé que pour l’environnement.
La troisième étape a eu lieu le lundi 2 juin, à l’École Primaire APPLICATION. Les mêmes thématiques ont été abordées, avec une attention particulière portée cette fois à la valorisation des déchets organiques, comme les restes alimentaires ou les déchets verts. Les enfants ont été invités à réfléchir à des solutions concrètes pour limiter le gaspillage et mieux gérer les déchets au quotidien.
Au total, ce sont trois établissements scolaires de la capiatlee ont été sensibilisés sur Ngazidja. Dans chaque école, les intervenants ont insisté sur l’importance de l’éducation environnementale dès le plus jeune âge et sur le rôle essentiel des adultes, enseignants, parents, encadrants dans l’accompagnement des enfants vers des pratiques plus responsables. 
Un sujet sensible a également été abordé au cours des échanges : l’utilisation des crèmes éclaircissantes, très répandues dans les foyers comoriens. Lors des échanges, près de 50 % des élèves ont déclaré que leurs mamans utilisaient régulièrement ce type de produits. « Ma mère en met tous les jours, elle dit que ça rend la peau plus belle », a confié une élève. Ces produits, souvent appliqués sans connaissance des risques, contiennent pourtant du mercure, une substance chimique extrêmement toxique pouvant entraîner de graves troubles de santé, dont certains cancers. Face à cette réalité, les élèves ont été sensibilisés aux dangers de ces produits et encouragés à devenir des relais d’information auprès de leurs grandes sœurs, de leurs mères et de leur entourage, en leur expliquant les effets néfastes du mercure sur la santé.
L’ANGD prévoit d’élargir cette campagne de sensibilisation aux îles de Mohéli et d’Anjouan dès la rentrée scolaire. Le but est clair : faire de l’éducation environnementale une priorité nationale.
En sensibilisant les jeunes aujourd’hui, le projet ISLANDS prépare une génération plus consciente, plus engagée, et plus respectueuse de son environnement. Une étape essentielle vers un avenir durable aux Comores.