2ème Comité de Pilotage du Programme d’appui à la stabilisation du Mali à travers le renforcement de l’État de droit (PROSMED)

5 janvier 2023

2ème Comité de pilotage du PROSMED, à Bamako le 9 décembre 2022.

©PNUD Mali / Aitana Constans

Le 9 décembre 2022 s’est tenue à la Maison Communes des Nations Unies de Bamako le deuxième Comité de Pilotage du Programme d’appui à la stabilisation du Mali à travers le renforcement de l’État de droit (PROSMED). Le PROSMED est mis en œuvre conjointement par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ONU Femmes et la MINUSMA, et financé principalement par l’Ambassade des Pays-Bas et le Fonds pour la Consolidation de la Paix (PBF).

Le Comité de Pilotage, est l’organe d’orientation et de décision stratégique du programme pour dégager une vision commune et bâtir un consensus sur les actions prioritaires à entreprendre pour assurer la réalisation des objectifs de ce programme conjoint de l’ONU. L’objectif de la rencontre était de faire un état des lieux aux partenaires nationaux et internationaux sur les activités réalisées en 2022 en faveur de la paix, de la stabilité et de l’État de droit au Mali et sur le plan d’action du PROSMED pour l’année 2023.

Alfredo Teixera, Représentant Résident Adjoint / Programme du PNUD, au nom des trois entités onusiennes, a saisi l’occasion de son intervention pour remercier les départements ministériels partenaires pour leur leadership, ainsi que les partenaires techniques et financiers (PTF) pour leur appui continu. « Je félicite mes collègues de la MINUSMA, ONU Femmes et du PNUD pour la collaboration étroite démontrée des trois organisations dans la mise en œuvre de ce programme qui nous permettra de réaliser ensemble ce que personne n’aurait pu accomplir seul », a-t-il déclaré.

Dans le cadre des résultats obtenus au cours de cette année, concernant l'accès aux infrastructures de paix, 323 commissions foncières (Cofo) ont été redynamisées et 992,560 personnes ont été sensibilisées sur les mécanismes formels et informels de gestion de conflit, en particulier, ceux relatifs au foncier rural. Quant à l’accès effectif à des services de sécurité, de justice et des institutions des droits de l'homme : 499 acteurs de la sécurité et de la justice ont été formés et le fonctionnement de 14 comités consultatifs de sécurité (CCS) ont été appuyés à travers la réalisation de 75 activités de sensibilisation et de restauration de la confiance entre la population et les forces de défense et de sécurité. En ce qui concerne le processus de justice transitionnelle, 6,258 jeunes étudiants de 15 à 30 ans dont 2 232 femmes ont été formés sur la JT et le travail de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR).

En outre, des résultats encourageants ont été réalisés dans le renforcement de la lutte contre la corruption. À cet égard, il faut noter l’appui fourni au Ministère de la Refondation pour la finalisation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption et le lancement de l'application KENEKANKO, la plateforme digitale de monitoring de la corruption et des violations des droits de l’homme. Enfin, des initiatives ont été mises en place au niveau local pour prévenir l'extrémisme violent, à travers une rencontre citoyenne avec les jeunes et les femmes des groupes religieux et la sensibilisation sur le manuel des prêches du Ministère des Affaires Religieuses, du Culte et des Coutumes.

Ibrahim Tounkara, Directeur National de l’Administration pénitentiaire et de l’Éducation surveillée au nom du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme et des ministères partenaires du PROSMED a exprimé sa gratitude au programme ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers pour la contribution du PROSMED au renforcement de l’État de droit au Mali. À cet effet, M. Tounkara a profité de l’occasion pour remercier le PROSMED pour son appui à l’organisation de la Conférence annuelle de l'Administration pénitentiaire et de l'Éducation surveillée, qui dans sa 6èmeédition s'est déroulée à Ségou du 28 au 30 novembre et salué la collaboration entre le Système de Nations Unies et le Gouvernement.

Il faut noter que cette rencontre a enregistré la présence des représentants du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, du Ministère de la Réconciliation, de la Paix, de la Cohésion Nationale, chargé de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale, du Ministère des Affaires Religieuses, du Culte et des Coutumes, du Commissariat à la Réforme du Secteur de la Sécurité et de la Commission nationale des Droits de l’Homme.

À propos des avancées significatives dans la mise en œuvre du projet, qui a entamé sa deuxième phase en juillet 2022, étendant sa zone d’intervention dans les régions sud du Mali, Kayes, Nioro, Nara et Koutiala, la représentante de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas, Willemijn van Lelyveld, au nom de l’ensemble des PTF a réitéré leur engagement dans l’approche intégrée du PROSMED et a évoqué face à l’environnement volatile, la nécessité d’avoir une capacité de flexibilité et d'adaptabilité de la part des acteurs de mise en œuvre. Elle a aussi salué la réalisation de l’enquête de perception prévue l’année suivante pour mesurer l’impact du projet sur les populations à mi-parcours afin de garantir l’amélioration des conditions de vie, de la protection des droits de l’Homme et le renforcement de la résilience de la population ».

Le PROSMED est d’une durée de cinq ans (2020-2025), avec la vocation à appuyer les populations face aux dynamiques de conflits et de leur permettre de vivre dans un environnement sécurisé et respectueux de l’État de droit dans les différentes zones d’intervention du Nord, Centre et Sud du Mali.