Les groupements de femmes ravivent l’économie de Kinkala

5 novembre 2013

Groupement de maraîchers exposant leur produits au siège du conseil départemental de Kinkala

PNUD Congo

En 2006, Kinkala, chef-lieu du dé­partement du Pool, à soixante-dix kilomètres de Brazzaville, capitale de la République du Congo, res­semblait à une ville fantôme dé­vorée par les herbes folles et les séquelles de la guerre. Pendant les hostilités, en effet, les A avaient commis des atrocités contre les communautés et vidé la ville de sa population. Pour soutenir les communautés fragilisées et répondre à leurs besoins, le PNUD a financé la reprise de plu­sieurs activités parmi lesquelles les activités agropastorales.

Mme Joséphine Loufoua est la présidente de la Coopérative Agropiscicole de Bondo qui compte 55 membres. Elle fait partie des bénéficiaires de ce financement. « Nous avons perdu des êtres chers », dit –elle en fronçant ses sourcils. Et d’ajouter : « La guerre, elle a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, sans compter les autres personnes affec­tées veuves et orphelins».

Le 19 décembre 2007, le PNUD, asso­cié à quatre autres agences des Nations Unies (FAO, UNICEF, OMS, UNFPA) et à l’État congolais, a reçu un financement du fonds des Nations Unies pour la sécurité humaine (UNTFHS), pour la mise en oeuvre du Programme conjoint des Nations unies pour la consolidation de la paix, la préven­tion des conflits et la sécurité humaine en République du Congo.

Depuis, le chef-lieu du département du Pool est un vaste chantier. Des femmes, des jeunes et les ex-combattants se lancent dans l’agriculture, la principale ressource du Pool, l’agroforesterie, l’élevage et la pêche, en vue d’améliorer leurs moyens de subsis­tance et d’accroître leurs revenus.

Deux ans plus tard, les femmes de la cein­ture maraîchère de Kinkala sont encadrées par des experts du PNUD sur les techniques d’élevage, la fabrication d’aliments de bétail, les pratiques et soins vétérinaires, l’aménagement du terrain pour les cultures, etc. Ces formations les aident à se familia­riser avec les techniques semi-extensives de production.

« Grâce aux formations dispensées, nous nous en sortons mieux. Comme vous le sa­vez, le maraîchage est une activité rentable mais il faut beaucoup travailler et assurer une veille quotidienne sur les lieux» confie, Mme Jacqueline Nanitélamio, trésorière de la Coopérative des maraîchers de Kinkala.

Les femmes de cette coopérative pra­tiquent leur activité sur une étendue de 2 hectares de superficie divisée en 41 parcelles de 19 planches cha­cune. Une diversité de cultures y est produite: choux, ciboules, carottes, aubergines, céleris, etc. Ces cultures sont vendues à Kinkala et plus 60% de la production est acheminée vers Brazza­ville.

Outre le maraîchage, d’autres groupements de femmes, dans les districts de Kinkala, Boko, Min­douli, Mayama et Kindamba s’adonnent à la pisciculture, à la station pis­cicole de Bondo, et à l’élevage, aux fermes porcines et avicole de Ngambari.

Ces activités appuyées par le PNUD ont permis à plus de 1130 personnes de bénéficier des AGR sur un effectif total de 4016 per­sonnes couvertes par les activités du programme. «La vente de nos produits, nous aide à faire face aux besoins de nos familles respectives. Aujourd’hui, nous les femmes, mariées ou célibataires, sommes capables de supporter les frais scolaires de nos enfants. Les débuts n’ont pas été faciles », se souvient Jacqueline Nanitélamio.

Outre la dynamique des économies locales, par la structuration du monde paysan en groupements d’intérêts écono­miques, déjà impulsée par ce programme, le PNUD entend construire des dessertes rurales reliant les bassins de production au marché d’échanges, mettre en place des banques de céréales, ou encore l’accès aux crédits à taux bonifié à travers les institutions de micro-finance.

A retenir: 4016 personnes ont été couvertes par les activités du programme dans les cinq districts du Pool; 1130 villageois bénéficient d’une Activité génératrice de revenus.