Un chantier d’envergure qui change des vies: Cinq ans d’engagement, un projet emblématique

15 août 2025
Smiling man in a beige vest sitting in an office with maps and posters on the wall.

Tadio volontaire international des Nations Unies, a passé près de cinq années aux Comores à superviser des projets d'infrastructure hydraulique. S’il devait retenir un seul accomplissement marquant, ce serait la réalisation du système d’alimentation en eau potable de la zone 1 à Ngazidja. Un projet titanesque : 18 réservoirs, 11 brises charges, plus de 117 ouvrages courants, 72 bouches à clé et plus de 114 km de conduites pour desservir plus de 105 000 habitants.
Un véritable tournant pour la région nord de Moroni, qui marque aussi un jalon décisif pour le projet ER2C/GCF/PNUD. « Chaque réalisation, petite ou grande, est pour moi un défi. Mais celle-ci a été un condensé de complexité, de mobilisation, et de fierté collective », confie-t-il.
Tadio a dû composer avec les réalités du terrain, parfois imprévisibles. Des difficultés logistiques liées au contexte insulaire, une mobilisation foncière complexe, le manque de main-d’œuvre qualifiée locale, un climat capricieux, sans oublier les écarts culturels entre les méthodologies des entreprises internationales.
Pour chaque obstacle, il a fallu faire preuve de créativité, de dialogue et de rigueur technique. « Dans certaines zones, il n’y avait tout simplement personne pour faire les travaux. On a dû former, encadrer, s’adapter. C’est dans ces moments-là qu’on mesure la force d’une équipe soudée. »
Entre la pandémie de COVID-19 et les répercussions économiques de la guerre en Ukraine, les coûts logistiques et des matériaux ont explosé, menaçant la faisabilité du projet. Le risque : devoir restructurer, abandonner des zones d’intervention, et perdre un temps précieux. Grâce à une stratégie concertée et des décisions courageuses, l’équipe projet et le bureau PNUD-Comores ont évité la restructuration. « Il a fallu défendre, convaincre, ajuster sans perdre de vue l’objectif final. Ces choix ont permis de maintenir le cap et de préserver l’essentiel : l’impact pour les bénéficiaires. »
Avec humilité, Tadio confie qu’aucune recommandation particulière n’est nécessaire à ceux qui prennent le relais. « La relève est prête. L’équipe technique a été formée, exposée à tous les défis, et outillée pour poursuivre. » Au fil des années, il a partagé généreusement ses savoirs, tout en s’enrichissant de l’expertise des autres. « Nous avons mis en place une base solide, un système en béton. Il ne reste qu’à appliquer les bonnes pratiques et cultiver des relations humaines de qualité avec tous les acteurs du projet. »Au moment de quitter les Comores, c’est un morceau de cœur que Tadio emporte avec lui. « Les Comores sont devenues ma seconde patrie », affirme-t-il, ému. De cette expérience, il gardera à jamais la courtoisie comorienne, ce respect et cette chaleur humaine qui ont marqué son quotidien. Et dans sa valise ? Un pot de Mtsambu, cette pâte de piment locale au goût inoubliable. « Elle me rappellera les gargotes animées, les discussions passionnées, et cette énergie unique que l’on trouve ici. »