Promouvoir l’autonomisation des femmes dans l’agriculture pour améliorer la résilience des communautés rurales de Mbatsé

A 40 ans, Foursia Saindou s’épanouit dans son métier d’agricultrice. Elle est mère d’une fille de 9 ans et travaille la terre avec son mari. « L’agriculture c’est notre métier au quotidien. C’est un choix et je m’éclate dans mon métier » s’exclame-t-elle.

8 septembre 2022
Coopérative de Mbatsé
Crédit: PNUD/NASSER YOUSSOUF

Foursia est fière de son choix. Un choix qui a été approuvé par son mari qui fait aussi le même métier et qui l’aide à développer leurs plantations maraichères et vivrières.

« Nous tirons profit de nos ressources dans l’agriculture. Les récoltes occasionnées dans notre travail nous permettent d’envoyer notre fille à l’école, subvenir à nos besoins et ceux de nos proches et parfois nous arrivons à épargner un peu » a relaté la jeune femme.

L’exploitation de l’agriculture maraichère à Mbatsé est confrontée à la rareté des pluies pendant la saison sèche courant les mois de juillet, août et septembre. Les besoins en eau ne cessent d’augmenter sans pour autant trouver une solution durable.

« Le projet GCF/PNUD nous a construit une citerne dans notre champ pour conserver l’eau des pluies et arroser nos plantations mais sa capacité de stockage est insuffisante car les pluies ne sont pas continues dans la durée alors que nous exploitons la ressource chaque jour, chaque semaine, chaque mois. Le réservoir de 50 m3, l’eau pluviale collectée pour son remplissage n’a jamais atteint le trop plein, c’est plutôt la quantité de la pluie qui est insuffisante au vu de la période sèche qu’on traverse » a commenté chakila Hanafi membre du groupement

En effet, depuis la construction de cette citerne par le projet GCF/PNUD dans ses parcelles, Foursia a mis en gage son terrain et a fait un prêt au Sanduk en faveur d’un groupement féminin de 15 membres et a mis à disposition ses parcelles pour faire de l’agriculture maraichère. Ces femmes sont solidairement responsables pour rembourser ce prêt qui leur a permis aujourd’hui d’acheter les semences et les produits de traitements.

« L’eau que nous avons conservée dans la citerne a été complètement épuisée en cette période de sècheresse. Maintenant nous utilisons le réseau d’eau de la SONEDE mais le problème est que c’est vers minuit que l’eau coule dans les tuyaux car elle est moins utilisée au moment où nous sommes en train de dormir » a déploré Chakila Hanafi mère de 6 enfants.

« Grâce aux activités agricoles que nous faisons ici dans ce jardin j’arrive à payer l’écolage de mes enfants qui fréquentent des écoles privées. Cette activité est une garantie pour nous devant les établissements financiers comme le Sanduk qui nous accorde des facilités de prêt » a-t- elle ajouté.

Selon elles, lorsque les agricultrices prospèrent, leurs enfants sont mieux nourris et ils sont plus susceptibles d’aller à l’école et de faire de bonnes études. C’est pourquoi l’eau reste le problème majeur à régler dans cette communauté où les femmes jouent un rôle important dans la gestion du patrimoine familial.