Entreprendre au féminin : le café des entrepreneures à Mohéli

10 avril 2023

 

Je m’appelle Raya Oukacha, je viens de Djoiezi à Mohéli, mariée et mère de trois enfants. J’ai fait des études de droit et à mon retour au pays et j’enseigne à l’alliance française. 

La jeune femme fait partie des jeunes comorienn.e.s qui sont rentré.e.s au pays après leurs études et qui se sont retrouvé.e.s rapidement sans emploi. Plutôt que de rester là, elle s’est lancée dans la transformation du café.

« J’ai toujours aimé le café et c’est aussi un souvenir que je partage avec feue ma grand-mère qui préparait du café tous les jeudis pour l’envoyer à la mosquée au petit matin. C’est elle qui m’a appris à préparer le café et l’odeur est donc un retour à ces moments partagés avec elle. Quand je me suis décidée à entreprendre, je me suis dit pourquoi pas le café ? c’est aussi pour moi un moyen de partager ma passion » a-t-elle ajouté.

Le café de Mohéli fait la différence 

Selon elle, comparée aux autres îles de l’archipel des Comores, Mohéli regorge de plusieurs ressources naturelles et il est important en tant que femme entrepreneure de montrer les différents produits de Mohéli et les mettre en valeur au niveau national. 

Le salon de l’entreprenariat féminin organisé par le PNUD en partenariat avec le Commissariat National à la promotion du genre en marge de la journée internationale des femmes a permis de mettre en avant les femmes entrepreneures comoriennes. « La femme comorienne est une femme qui entreprend de nature. Nous avons beaucoup de femmes entrepreneures aux Comores mais qui ne savent pas forcément qu’elles font de l’entreprenariat. Ce salon est une manière pour elles de comprendre que ce qu’elles font, est un travail à part entière et qu’il est important pour nous, femmes, de savoir que notre travail est mis en valeur ».

« Mon café est naturel et  à 100% mohélien. Nous avons le meilleur café. Certes dans les autres îles il y a du café mais la plupart des transformateurs viennent s’approvisionner à Mohéli. Moi je le prends sur place, avec des producteurs mohéliens. Aussi, j’ai diversifié ma gamme avec du café aromatisé à la cannelle et au gingembre ». 

Le café de Mohéli à la conquête des marchés grâce au digital

Le marché du café est devenu très concurrentiel aux Comores. Sa commercialisation demande beaucoup plus d’imagination et en même temps, la garanti d’un café de qualité, un bon packaging, mais aussi la communication. « Je vendais mon café par du bouche à l’oreille et il n’a pas vraiment connu un grand succès. J’étais obligée d’ouvrir des pages facebook et Instagram pour avoir des nouveaux clients et augmenté mon chiffre d’affaires. D’ailleurs, grâce au PNUD et d’autres partenaires, nous avons bénéficié d’une formation sur le digital inclusif qui permet aux femmes entrepreneures ayant participé de se faire connaitre et de mettre en avant leurs produits. Nous avons appris comment faire des photos attrayantes et alimenter nos pages des réseaux sociaux. J’ai découvert la partie professionnelle de certains réseaux sociaux durant cette formation ce qui nous permettra de mieux vendre nos produits ». 

Madame Raya encourage les jeunes femmes mohéliennes sans emploi qui veulent entreprendre de la rejoindre pour faire face au chômage des jeunes. « Les filles qui sont restées à la maison ou qui ne savent pas quoi faire, je leur dirai « lancez-vous ! ». Nous avons toutes une chose qui nous plait ou dont nous sommes capables et qui nous est inné. Toute idée est bonne ».