Les Comores au-delà des cartes postales – Protéger le paradis du plastique

22 mai 2024

Mohéli

Khristine Gudczinski

Par Houmed Msaidié, ministre de l'Agriculture, de la Pêche, de l'Environnement, du Tourisme et de l'Artisanat et Snehal Soneji Représentant Résident du Pnud

L'archipel des Comores, joyau de l'océan Indien, est réputé pour sa beauté à couper le souffle. L'île de Mohéli, réserve de biosphère de l'UNESCO, abrite l'une des biodiversités marines les plus riches au monde, où les anciennes tortues vertes nichent sur des plages immaculées et les baleines à bosse ornent ses eaux. Pourtant, derrière cette façade idyllique se cache un défi pressant : les déchets plastiques.

Comme de nombreux petits États insulaires en développement (PEID), les Comores sont confrontées au fléau de la pollution plastique. Les ressources limitées, l'isolement géographique et la prévalence des produits importés créent un paysage complexe de gestion des déchets. Les rives immaculées de Mohéli, bien que regorgeant de vie, ne sont pas à l'abri de cette menace. Les décharges illégales et les incendies de déchets posent des risques tant pour la santé humaine que pour l'équilibre délicat de cet écosystème unique.

En voyant les majestueuses tortues vertes nicher sur les plages de Mohéli, on ne peut s'empêcher de se demander : combien de temps ce miracle naturel durera-t-il si nous ne résolvons pas la crise du plastique ? C'est un rappel fort de l'urgence à laquelle nous faisons face pour équilibrer notre besoin de développement avec la protection de notre patrimoine naturel.

Mais il y a de l'espoir. En 2021, les Comores ont rejoint le défi d'innovation océanique du PNUD, une initiative mondiale financée par la Suède et la Norvège qui donne aux communautés les outils nécessaires pour relever les défis liés aux océans. Grâce à ce projet et à l'orientation du bureau de pays, les Comores ont réussi à jeter les bases d'un centre de rachat de plastique durable à Mohéli. Cette solution innovante vise non seulement à lutter contre les déchets plastiques, mais aussi à générer des emplois verts et à favoriser une culture de la responsabilité environnementale.

Le chemin n'a pas été facile. Nous avons rencontré des obstacles, appris des leçons précieuses et été témoins du pouvoir de l'engagement communautaire et de la collaboration. Les efforts inlassables de l'Agence des parcs nationaux des Comores, de l'Agence nationale de gestion des déchets (ANGD) et de nombreuses organisations locales ont été essentiels dans cette entreprise.

Maintenant, nous sommes prêts à bâtir sur cette fondation. Avec les efforts continus du PNUD, du gouvernement des Comores, de l'ANGD et le nouveau soutien du Fonds pour l'environnement mondial, du PNUE, de Parley for Oceans et du groupe du secteur privé Pegasus Capital Advisors, les Comores tracent une voie vers un avenir durable grâce à une série de nouvelles initiatives, notamment le projet ISLANDS, le projet TWENex, le programme intégré Blue and Green Islands (BGI-IP) et l'Alliance comorienne de gestion intégrée des déchets. Cependant, nous avons besoin d'un soutien et d'un investissement mondial continus pour garantir le succès à long terme de ces efforts.

En cette Journée internationale de la biodiversité, rappelons-nous que la lutte contre la pollution plastique est une lutte pour l'avenir de notre planète. Que vous visitiez un paradis insulaire éloigné ou votre plage locale, chaque action compte. Soyons tous plus conscients du plastique que nous consommons et jetons, pour le bien de nos océans, de nos communautés et de l'incroyable biodiversité avec laquelle nous avons la chance de partager cette planète.