Mise en œuvre initiale du plan de gestion intégrée du Complexe de Zones Humides Guerbes-Sanhadja à Skikda

Réhabilitation et valorisation à travers l'utilisation rationnelle des ressources en eau

15 janvier 2023

Zones Humides de Guerbes-Sanhadja — Zones Humides Guerbes-Sanhadja, Wilaya de Skikda

PNUD Algérie

Les zones humides sont une ressource de grande valeur écologique, économique, culturelle, scientifique et récréative pour l’homme. Elles sont importantes et parfois vitales pour la santé, le bien-être et la sécurité des populations qui vivent dans leurs limites ou à proximité parce qu’elles sont parmi les milieux les plus productifs du monde, sources de Biens et Services multiples et variés.

La surexploitation des ressources d’eau douce met en péril le bien-être humain et l’environnement, car, la dégradation des zones humides ébranle l’accès à l’eau salubre, la santé humaine, la production alimentaire, le développement économique et la stabilité géopolitique.

Le complexe des zones humides de Guerbes-Sanhadja -qui s’étend sur une superficie de 42.100 hectares- est situé sur la plaine littorale algérienne et se caractérise par une biodiversité riche et exceptionnelle dans le bassin méditerranéen. Ce complexe est soumis à de fortes pressions anthropiques menaçant son existence, à travers l’extension de l'agriculture et le défrichement à grande échelle des terres forestières pour faire place à des cultures spéculatives saisonnières. Ces pratiques provoquent une érosion éolienne qui, compte tenu de la texture du sol sableux, peut causer l'envasement de toute la zone, y compris les lacs et les dépressions. Par ailleurs l'extraction incontrôlée et parfois illégale du sable à l'intérieur des terres peut entrainer une déstabilisation d'une partie de la zone et provoquer une catastrophe écologique de grande envergure à moyen et long terme, tout comme les rejets d'eaux usées de la Daïra de Ben Azzouz et des villages en amont.

Le PNUD, à travers ce projet de coopération avec la Direction Générale des Forêts (DGF), vient apporter une solution aux différentes menaces qui mettent en péril l’existence de cet écosystème fragile. L’approche adoptée s’inscrit dans le cadre des efforts consentis par le Gouvernement algérien dans sa politique nationale de conservation des zones humides et de la biodiversité, de développement durable, de lutte contre la désertification et les changements climatiques ainsi que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion.

Afin de renforcer le processus de conservation et de développement durable du site, une volonté manifeste pour son classement en aire protégée selon la législation nationale, en plus du statut international dont il jouit en tant que site Ramsar depuis 2020, est à inscrire dans les objectifs globaux du projet.

C’est dans ce cadre que la Représentante résidente du PNUD à Alger, Mme Blerta Aliko, a effectué une visite sur terrain pour s’enquérir des résultats de la mise en œuvre du Plan de gestion intégrée du complexe des zones humides de Guerbès-Sanhadja. Mme Aliko a pu apprécier l’atteinte des objectifs conceptuels développés à travers un plan de gestion intégrée, un système de suivi-évaluation de la biodiversité, des études thématiques environnementales et socio-économiques, une stratégie de communication et de sensibilisation consacrés à l'éducation environnementale (un guide destiné aux animateurs de l’éducation au respect de l’environnement).

Elle a débuté par une visite au Centre d’Éducation, de Sensibilisation et de Participation à la protection de l’Environnement (CESP) en utilisant les équipements pédagogiques interactifs et notamment le « vitual world ». Ce centre représente une réalisation pilote en Algérie et constitue l'action concrète phare du projet et un outil de communication privilégié auprès des jeunes générations.

Sa visite s’est poursuivie par la rencontre des bénéficiaires d’une activité agro-alimentaire génératrice de revenus, portant sur la Promotion du rôle de la femme rurale dans l’économie locale et sur la valorisation du figuier de Barbarie à travers l’extraction d’huile végétale et dérivés avec l’appui de l’association « des femmes rurales de Skikda». La coopérative agricole « Green Lady » a su démontrer qu’il est possible de développer des modèles de gestion économique durable des ressources naturelles au niveau des espaces naturels.

La délégation a enchainé avec une visite du site de reboisement effectué pour assurer la fixation de 100 ha du cordon dunaire, dans le but de préserver les zones humides notamment de l’érosion (hydrique et éolienne) et de la salinisation des eaux douces menaçant les zones agricoles et habitats naturels de la biodiversité faunistique et floristique.

Il s’agit, donc d’une action de développement locale et un moteur de changement, visant à réduire les nuisances et l’impact négatif des activités agricoles traditionnelles sur les zones humides à travers l’exploitation d’une espèce disponible et commune dans la région : le Figuier de barbarie.

Cette visite a été organisée en utilisant le tracé du circuit écotouristique créé par le projet afin de dynamiser la diversité des activités économiques locales et encourager le tourisme durable.

La visite s’est achevée par l’annonce d’un financement supplémentaire de la fondation Coca-Cola à hauteur de 100.000 USD pour la gestion des déchets ménagers au niveau local et la création de postes d’emplois. Également, la rencontre du mouvement associatif et des associations partenaires du projet qui constituent un acteur incontournable dans la réussite des objectifs tracés. Ces partenaires participent à l’animation du CESP, à la promotion de la femme rurale et des activités économiques et artisanales locales, en plus de constituer un relai entre l’administration et les populations rurales locales.

Sofiane Dih, Chargé de Programme.