Discours d’ouverture de Mme Noëlla Richard au Comité de Pilotage – APA II

29 mars 2024

 

« Opérationnalisation du cadre national APA et pilotage des produits et des chaînes de valeur innovants dans le domaine des ressources génétiques afin d'améliorer le partage des avantages pour le développement rural durable et la conservation de la biodiversité ».

Département de l’Environnement, le 28 mars 2024 à 10h00

 

M. le Secrétaire-Général du Département du Développement Durable,

M. le Directeur du changement Climatique, Biodiversité et Economie verte,

Cher.e.s Collègues, 

Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureuse de co-présider ce 1er Comité de pilotage, marquant le démarrage effectif de ce Projet « APAII ». 

Je remercie chaleureusement le Ministère de la transition énergétique et du Développement Durable pour sa confiance et son partenariat de longue date avec le PNUD et qui se renouvelle avec ce nouveau projet.

Je tiens également à remercier et féliciter toutes les parties prenantes ayant contribué au développement de ce nouveau projet qui s’inscrit dans la continuité du premier projet APA (2016-2019) qui a déjà permis de sensibiliser tous les acteurs sur l’importance des ressources génétiques et des connaissances traditionnelles et de la régulation du partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation.

Je saisis aussi cette opportunité pour saluer les efforts très importants -et les actions concrètes- engagés par le Royaume du Maroc pour la mise en œuvre des dispositions de la convention sur la diversité biologique et ses protocoles notamment le protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation.

Mesdames et Messieurs,

Nous le savons tous, la Terre fournit de la nourriture, de l’eau potable et des médicaments, régule le climat et nous protège des phénomènes météorologiques extrêmes. Nos systèmes alimentaires et notre santé en dépendent, alors que celle-ci est de plus en plus menacée par la triple crise qui conjugue changement climatique, perte de la biodiversité et pollution et qu’il ne fait plus aucun doute aujourd’hui que nos activités irresponsables détruisent notre support de vie.

Le dernier rapport de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) publié en 2019, dresse un triste constat de l’état de la vie sur la Terre soulignant un taux d’extinction des espèces « sans précédent » ; Près d’1 Million d’espèces végétales et animales, sur les quelque 8 millions estimées sur Terre, sont menacées d’extinction, dont beaucoup dans les prochaines décennies, alors que 75% du milieu terrestre et 66 % du milieu marin sont déjà « sévèrement altérés » par les activités humaines. 

En cause : la perte d’habitats due à la déforestation, l’agriculture intensive, la surpêche, l’urbanisation rapide, l’exploitation minière, la pollution ; le tout exacerbé par le changement climatique. 

Nous sommes tous concernés et nous devons tous agir : au niveau des décideurs, au niveau des entreprises, mais aussi au niveau individuel. Nous devons, par exemple, changer nos modes de consommation, afin de réduire la surexploitation des ressources naturelles, mais aussi adopter des approches de développement intégrées et multisectorielles qui prennent en compte les compromis entre la production alimentaire et énergétique, les infrastructures, la gestion des ressources en eau et des zones côtières, et la conservation de la biodiversité.

Vous le savez, le PNUD s’est félicité de l'accord historique conclu à la COP15 adoptant le nouveau Cadre mondial pour la biodiversité (GBF) qui comprend de multiples objectifs importants et cibles mondiales (23) et qui trace les mesures à prendre pour enrayer la perte de la biodiversité. Notre Administrateur a souligné dans sa déclaration à la COP15 que « la biodiversité est interconnectée, entrelacée et indivisible avec la vie humaine sur Terre. Nos sociétés et nos économies dépendent d'écosystèmes sains et fonctionnels. Il n'y a pas de développement durable sans biodiversité. Il n'y a pas de climat stable sans biodiversité ». 

Grâce à cet accord, les populations du monde entier peuvent espérer de réels progrès pour freiner la perte de biodiversité et protéger et restaurer nos terres et nos mers d'une manière qui préserve notre planète et respecte – et promeut- les droits des peuples autochtones et des communautés locales. 

Pleinement conscient de cet enjeu planétaire, le PNUD s’engage à faire de ce Cadre Mondial une réalité et à renforcer son appui au Gouvernement du Maroc pour soutenir la mise en œuvre de la stratégie et des plans d'action nationaux pour la protection et la conservation de la diversité biologique.

Dans cet esprit, le PNUD a développé, sur la période 2023-2028, un portefeuille de Projets complémentaires et inter-liés en appui à la mise en œuvre du cadre mondial de la biodiversité post 2020, incluant :

- Projet d'appui aux actions précoces « Early Action Support » pour l’alignement des cibles nationales avec le cadre Mondial de la biodiversité ; Nos experts ont déjà commencé le travail sur le terrain et ont initié les consultations avec les parties prenantes.

- Programme global pour la mise à jour en profondeur de la Stratégie et Plan d'action Biodiversité (SPANB) pour s'aligner sur le cadre mondial de la biodiversité ;

- Projet d’élaboration du 7ème rapport national sur la biodiversité évaluant les acquis, les progrès, les contraintes et les lacunes à l’échelle nationale en matière de mise en œuvre de la Convention sur la Diversité Biologique ; 

- Programme mondial de financement de la biodiversité pour doter le Maroc d’un Plan de financement de la Biodiversité ;

- Projet d’appui à la mise en œuvre du Protocole de Nagoya APA II, financé par le GEF/FEM; 

Ce dernier projet APAII, objet de ce COPIL aujourd’hui, est fort important puisqu’il vise à la fois la préservation et la valorisation de la biodiversité, et plus particulièrement de nos ressources génétiques, qui constituent une vraie richesse et un potentiel économique inestimable. En effet, et la régulation de l’APA peut ouvrir de réelles opportunités pour le développement des territoires et la préservation de leur biodiversité, au bénéfice des populations locales les plus vulnérables et marginalisées. C’est exactement ce que cherche à démontrer ce projet à travers le développement de produits et de chaînes de valeur APA au niveau de deux régions pilotes.

Je réitère l'engagement du PNUD à déployer tous les efforts nécessaires, en capitalisant sur ses avantages comparatifs, ses expériences et son réseau de partenaires, pour soutenir les efforts du Maroc en matière de préservation et de conservation de sa diversité biologique.

Mes collègues et moi-même sommes pleinement engagés à vous apporter tout l’appui nécessaire et à continuer de travailler à vos côtés, dans un esprit de partenariat et je souhaite à ce comité de pilotage des travaux constructifs et fructueux et vous remercie de votre attention./

Nous sommes tous concernés et nous devons tous agir : au niveau des décideurs, au niveau des entreprises, mais aussi au niveau individuel. Nous devons, par exemple, changer nos modes de consommation, afin de réduire la surexploitation des ressources naturelles, mais aussi adopter des approches de développement intégrées et multisectorielles qui prennent en compte les compromis entre la production alimentaire et énergétique, les infrastructures, la gestion des ressources en eau et des zones côtières, et la conservation de la biodiversité.