Une combinaison de l’approche statistique et économétrique en analyse univariée et multivariée à partir des quatre bases de données d’enquêtes ménages (1994, 1998, 2003 et 2009) a permis d’expliquer la coexistence paradoxale, pendant la dernière décennie, entre une croissance économique régulière et une persistance de la pauvreté monétaire des ménages en explorant le comportement de la quadrilogie croissance économique, inégalité revenu, pauvreté monétaire et vulnérabilité de revenu au Burkina Faso.

La première hypothèse met en cause une aggravation éventuelle des inégalités. Les résultats infirment une telle hypothèse car les indices d’inégalité affichent une baisse au cours du temps et leur contribution à la dynamique de la pauvreté est favorable à la réduction du phénomène.

La deuxième hypothèse attribue la persistance de la pauvreté à la faible productivité. Les résultats confirment cette hypothèse et principalement dans le secteur primaire dont la faible productivité chronique en fait un réservoir important de pauvreté. La troisième hypothèse met l’accent sur le rôle de la vulnérabilité dans la persistance de la pauvreté. Les analyses montrent que les revenus nominaux sont vulnérables à la conjoncture économique. Exprimés en termes réels, les des ménages ne montrent pas des gains importants au cours du temps, contribuant ainsi à la persistance de la pauvreté.

Aussi, la réalisation concomitante d’un niveau plus important et une meilleure qualité de la croissance économique est nécessaire pour influencer le niveau de revenu des ménages, notamment les 94% du secteur agricole avec une nécessité de briser le cercle vicieux de la faiblesse de la productivité dans le secteur agricole.