Discours de Madame Mme Adama Dian Barry, Représente Résidente Adjointe du PNUD au forum sur le thème « autonomisation Politique de lu Femme et son rôle dans la prise de décisions » Les 9 et10 Mars 2023 à Nouakchott

27 mars 2023
Mme ADAMA DIAN BARRY RR adjointe PNUD Mauritanie

Excellence Monsieur le Secrétaire Général du Ministère des Affaires Sociales, de l'Enfance et de la Famille ;

Monsieur le Wali de Nouakchott ;

Monsieur le Préfet de Tevragh Zeina;

Madame la Présidente de la Région de Nouakchott

Mesdames et Messieurs les Représentants des Partenaires au Développement ;

Honorables invités,

Chers participants et Participantes,

Je suis honorée et très heureuse d'être parmi vous aujourd'hui, pour lancer les travaux du forum sur « l'Autonomisation Politique de la Femme et son Rôle dans la prise de décisions » dans le cadre des activités de commémoration des droits des femmes.

Permettez-moi tout d'abord au Nom du Représentant Résident du PNUD, Monsieur Mansour Ndiaye, de féliciter Madame la ministre des Affaires Sociales et l'Enfance et de la Famille pour l'organisation conjointe de cette rencontre qui arrive dans un contexte qui ne pouvais être plus à propos, car nous sommes justement à la veille d'un cycle électoral.

C’est l’occasion également de saluer la force de l'engagement des associations de promotion des droits des femmes, pour leur accompagnement actif dans la création de plateformes de communication et de plaidoyer pour une meilleure prise en compte des femmes dans les instances de décisions, et de pouvoir tout simplement.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs ;

L'égalité de genre est une condition essentielle de réalisation des ODD que l'Assemblé Générale des Nations Unies a adopté dans le contexte de l'agenda de développement 2030.

Cependant, à moins de Sept années de la date butoir de 2030, les statistiques sont éloquentes et donnent lieu à réfléchir sur les accélérateurs pour combler le fossé en matière d'égalité d'accès des droits fondamentaux entre les femmes et les hommes.

En effet, si les femmes représentent la moitié de la population africaine et produisent 62% des biens économiques, seulement 8,5% sont salariées donc vivent de leur travail. Paradoxalement il est démontré que les entreprises gagnent au moins 34% de rentabilité en plus, lorsqu'elles sont dirigées par des femmes. Enfin, nous relevons selon le Rapport sur le développement humain en Afrique 2016, que l'inégalité entre les sexes coûterait en moyenne $US 95 milliards de dollars par an à l'Afrique subsaharienne, compromettant les efforts du continent en faveur d'un développement humain inclusif et d'une croissance économique durable.

Ces chiffres témoignent du coût des pertes économiques liées à une non prise en compte des droits d'une frange majoritairement la plus importante de la population de la planète.

Dans ce contexte, le Secrétaire Général de l'ONU déclarait il y a quelques jours que « L'égalité entre les sexes s'éloigne de plus en plus ! et au rythme actuel, ONU Femmes la fixe à dans 300 ans » !

Comme vous le savez, le PNUD promeut le développement humain, en intégrant l'égalité de genre et l'autonomisation des femmes dans les politiques et stratégies de développement.

Au Programme des Nations Unies pour le Développement, nous œuvrons pour la création d'espaces et de forces de changement permettant une meilleure participation citoyenne des femmes, à travers une prise en compte de leur valeur économique créatrice, mais également dans le cadre de leur participation pleine et active dans la vie politique, et singulièrement par l'occupation de postes dans les instances décisionnelles.

En effet, et pour rejoindre le thème de cette journée, nous sommes conscients que l'inégalité entre les sexes est d'abord une question de pouvoir de décision.

Ainsi, nous avons une stratégie active pour accompagner la prise en compte des femmes au même titre que les hommes, dans l'ensemble des solutions de développement que nous accompagnons les Etats à déployer. En effet, on ne saurait envisager la réalisation des 17 objectifs de développement Durable, sans une pleine prise en charge des droits des femmes à participer, et à décider des initiatives économiques et politiques.

De manière singulière, nous accompagnons l'adoption de réformes juridiques, de politiques et de programmes visant à promouvoir l'autonomisation des femmes ; la création de capacités nationales pour promouvoir et accroître la participation et le leadership des femmes dans la prise de décisions au sein du foyer, de l'économie et de la société : le renforcement des capacités des Etats à mettre en œuvre des approches multisectorielles destinées à atténuer les impacts des pratiques de santé et d'éducation discriminatoires à l'égard des femmes ; à soutenir les femmes dans leur lutte pour l'acquisition des droits de propriété et de gestion des actifs économiques et environnementaux.

En outre, en ce 21 siècle où la technologie numérique s'impose comme un levier puissant d'accélération du développement dans nos pays, nous encourageons la pleine instruction des femmes sur l'utilisation maitrisée de cet outil.

Mesdames et Messieurs,

Il n'y a aucun doute qu'en Afrique notamment, des avancées significatives en matière de parité sont observables dans les instances de prise de décisions, notamment plusieurs parlements du continent s'illustrent aujourd'hui par les statistiques paritaires entre les hommes et les femmes.

Cependant, comme nous le rappelle le Secrétaire Général de l'ONU, le risque est réel de voir ces avancées se ralentir si les actions de plaidoyer, d'information, de formation des populations, et en premier lieu les femmes sur la nécessité d'une participation au moins égalitaire dans les instances de pouvoir ne sont intensifiées.

En effet, aucun pays, aucune économie, aucune entreprise ni aucune communauté ne peut relever les défis de notre ère ni déployer tout son potentiel si l'un quelconque de ses membres en est empêché. À nous de nous montrer à la hauteur de l'enjeu : l'égalité pour tous.

Je me réjouis des résultats encourageants obtenus par Mauritanie en ce qui concerne la représentativité des femmes à l'issue des dernières élections qui se-ont renforcés davantage par la liste de jeunes et l'accès des personnes handicapées au parlement. Les progrès sont appréciables même s'il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. Je suis persuadé que l'institutionnalisation de la prise en compte de l'égalité du genre dans l'administration publique à travers les cellules sectorielles Genre viendra conforter les acquis importants obtenus dans ce domaine.

Au nom du Représentant Résident du PNUD, Je puis vous assurer de la disponibilité du PNUD, et de l'ensemble de nos partenaires à accompagner le gouvernement et les femmes mauritaniennes dans leurs efforts en vue de donner à la femme mauritanienne la place publique qu'elle mérite ! et surtout de la conforter dans ses droits de citoyenne à part entière, électrice mais aussi élue, participant pleinement au développement du pays dans toutes les fonctions : qu'elles soient électives ou administratives et dans tous les secteurs de la vie socioéconomique du pays.

Excellence, Honorables invités,

Mesdames et Messieurs ;

Avant de terminer mon propos, je souhaiterais partager avec vous l'illustration d'actions simples, à fort impact qui pourraient inspirer l'accélération de notre quête commune d'égalité entre les hommes et les 'lemmes dans les instances décisionnelles. Il s'agit de la force du mentorat, et du coaching qui permettent d'encadrer des jeunes filles, les futures générations de femmes leaders du continent, pour qu'elles accèdent à des emplois et à des postes de responsabilité. Dans ce cadre, permettez-moi de saluer l'initiative conjointement mise en place par le Gouvernement, le Patronat mauritanien et le barreau mauritanien, qui a permis en quelques semaines de placer en stage près de 120 jeunes filles dans des secteurs traditionnellement peu ouverts aux femmes.

Nous sommes très heureux de cette initiative que nous encourageons, et nous sommes convaincues que parmi les participantes à ce forum, plusieurs candidates sur les listes électorales pourront parcourir la dernière ligne droite pour prendre les places qui leur reviennent dans la gestion de la cité.

Je vous remercie.