Les Forces de sécurité et les populations maliennes collaborent pour une « coproduction » de la sécurité à travers les Comités Consultatifs de Sécurité (CCS)

4 août 2022

Membres du comité consultatif de la commune de Bla, région de San, après la réunion mensuelle statutaire

La restauration de la sécurité sur tout le territoire national est l’une des principales priorités des populations maliennes. Cette sécurisation passe par un renforcement de la présence des Forces de défense et sécurité dans le Centre et le Nord du Mali, mais aussi par un renforcement de la confiance des populations envers ces acteurs afin qu’ils puissent collaborer pour la réalisation de cet objectif.

Afin de contribuer à restaurer cette confiance entre les populations et les acteurs de la sécurité, le Commissariat à la Réforme du Secteur de la Sécurité (CRSS) a démarré depuis 2020 la mise en place de Comités Consultatifs de Sécurité (CCS) sur tout le territoire national. Ces comités, prévus par l’Accord pour la paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger signé en 2015 et par le cadre institutionnel de la réforme du secteur de la Sécurité du Mali, sont mis en place au niveau régional et communal et ils ont pour objectif d’améliorer la qualité des services rendus aux populations en matière de sécurité en permettant un échange d’informations et une meilleure prise en compte des préoccupations des populations par les forces de sécurité.

 

Ces comités sont constitués des acteurs de la Sécurité, des communautés, des autorités traditionnelles, religieuses, coutumières, et des membres de la Société civile y compris les femmes et les jeunes et il se réunissent au moins une fois par mois. À ce jour, 16 CCS communaux sont opérationnels dans les régions de Ségou, San, Mopti, Bandiagara, Douentza, Gao et Menaka. Leur mise en place et fonctionnement sont appuyés par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), ONU Femmes et la MINUSMA dans le cadre du « Programme d’Appui à la Stabilisation du Mali à travers le Renforcement de l’État de Droit - PROSMED » financé par le Royaume des Pays-Bas et le Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix.

 

Dans les localités ciblées, ces comités ont permis un rapprochement progressif et une amélioration des rapports entre les populations et les Forces de défense et de sécurité (FDS) grâce aux réunions d’échanges mensuels qui permettent aux populations d’exprimer leurs besoins sécuritaires, mais également de participer à la définition des solutions à mettre en place pour faire face aux défis sécuritaires de leurs ressorts respectifs. Comme souligné par Seyni Djenepo, Président du Conseil communal de la jeunesse de Djenné « le CCS est venu nous ôter une épine du pied, car ici, à Djenné, la population avait peur d’approché les FDS et eux aussi se méfiaient de la population. Ainsi nous jeunes apprécions beaucoup la création du CCS dans notre commune ».

C’est l’avis aussi de Yakouba Dama, Secrétaire Général de la Mairie de Gao, qui s’exprime sur l’évolution des rapports entre les Forces de défense et de sécurité à Gao en ces termes : « la barrière qui existait entre nous et les forces de défense et de sécurité dans le temps est brisée. Avec les CCS, nous tenons des réunions ensemble et nous passons en peigne fin la situation sécuritaire dans la commune urbaine de Gao. Les échanges avec eux sont francs et constructifs. Pour moi, les Forces de défense et de sécurité doivent faire du problème sécuritaire leur préoccupation et c’est ce qui se passe aujourd’hui à Gao. »

 

Ces comités, présidés par les maires, organisent aussi régulièrement des activités afin de renforcer les liens entre les populations et les FDS, telles que des activités sportives conjointes. Ils servent aussi d’outils d’alerte précoce en matière de sécurité et ont permis à plusieurs occasions aux FDS d’être alerté par les populations en cas de risques sécuritaires pressants. Le PROSMED appuie actuellement le CRSS afin d’installer 13 CCS communaux additionnels dans les régions de Bandiagara, Mopti, Douentza, Ségou, Koutiala, Nara et Nioro.