L’engagement du PNUD, de l’UNFPA et de l’Académie Folke Bernadotte dans la mise en œuvre de l’Agenda Jeunes, Paix et Sécurité au Mali

28 octobre 2022

Le Représentant Résident de l’UNFPA au Mali, Yves Sassenrath et le Représentant Résident par intérim du PNUD, Alfredo Teixeira avec les Représentantes de l'Académie Folke Bernadotte (FBA), Lena Kjellberg et Maja Bredman, lors de la présentation « Les jeunes, la paix et la sécurité : Manuel de programmation ».

© PNUD Mali / Aitana Constans

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), en tant qu’acteurs majeurs de l’Agenda Jeunes, Paix et Sécurité (JPS), conjointement produit avec l’Académie Folke Bernadotte (FBA), ont présenté à Bamako la version française du document « Les jeunes, la Paix et la Sécurité : Manuel de programmation » auprès des organisations de la société civile (OSC) du Mali.

 

L’événement s’est tenu le 13 octobre 2022 à l’Hôtel Azalaï Salam et a réuni 36 organisations de jeunesse qui ont participé, en présentiel, depuis Bamako et en ligne, depuis les régions de Mopti et Tombouctou, sous la présence du Représentant Résident, par intérim, du PNUD, Alfredo Teixeira et du Représentant Résident de l’UNFPA au Mali, Yves Sassenrath. La présentation du manuel, qui sert à la mise en œuvre et à l’opérationnalisation de l’Agenda JPS, a été l’occasion de sensibiliser, engager et soutenir davantage la participation significative des jeunes dans le processus de consolidation de la paix au Mali.

Monsieur Teixeira, a souligné qu’ « il est essentiel de prendre en compte les besoins des jeunes, mais aussi d’en faire des acteurs et partenaires incontournables dans la réalisation de la paix au Mali. Nous sommes convaincus qu’au Mali et en Afrique les jeunes doivent jouer un rôle majeur, à la fois dans la poursuite de la paix et de la stabilité, mais aussi dans la poursuite des Objectifs de Développement Durable. Les jeunes sont les acteurs clé de l’Agenda 2030 ».

 

Le rôle primordial des jeunes femmes et jeunes hommes dans la consolidation et le maintien de la paix a été reconnu grâce à l’adoption le 9 décembre 2015, par le Conseil de Sécurité des Nations Unies de la résolution 2250, pierre angulaire de l’élaboration de l’Agenda « Jeunes, Paix et Sécurité » (JPS). Cette résolution introduit l’importance de faciliter la participation réelle de la jeunesse dans la prise de décision à tous les niveaux.  À sa suite, les résolutions 2419 (2018) et 2535 (2020) ont consolidé l’agenda JPS par l’inclusion significative des jeunes dans la négociation et l’application des accords de paix. Ce cadre normatif exhorte les États membres, les Nations Unies et la société civile à prendre des mesures bien précises dans ce sens.

Dans plusieurs pays du monde, les organisations de la société civile, les associations de jeunesse, les gouvernements et la communauté internationale ont créé des coalitions JPS multipartites afin de favoriser son opérationnalisation. Cet élan croissant pour l’agenda JPS a également mis en évidence un besoin pour les divers acteurs de renforcer les capacités opérationnelles afin de soutenir davantage la participation significative des jeunes femmes et hommes à la consolidation de la paix.

 

En réponse à ce besoin, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), et le Bureau d’Appui à la Consolidation de la Paix du Département des Affaires Politiques et de la Consolidation de la Paix (DPPA/PBSO) ont développé, avec l’appui de l'agence suédoise pour la paix, la sécurité et le développement, l'Académie Folke Bernadotte (FBA) le document « Les jeunes, la paix et la sécurité : Manuel de programmation ».

Rokia Soumano, du Conseil National de la Jeunesse du Mali et Vice-présidente communale chargée de la question des femmes a affirmé que « s’il y a un problème aujourd’hui, c’est la méconnaissance de résolutions prises au nom de nous, les jeunes. En s’imprégnant du contenu, ça va nous permettre de défendre, de réclamer notre droit parce qu’on sait qu’il y a des textes à notre nom qui nous les garantissent. On peut les prendre pour plaider auprès des autorités pour demander nos droits, surtout dans le cadre de la Paix et de la Sécurité où les jeunes sont beaucoup plus victimes ». 

Le manuel s’adresse aux entités des Nations Unies, mais peut tout autant fournir des recommandations et des conseils pertinents aux acteurs sur le terrain, au-delà du cadre des Nations Unies, à savoir les organisations dirigées par des jeunes ou dédiées aux jeunes ainsi que les organisations de consolidation de la paix.

 

Pour Souleymane M. Maïga, Chargé des questions de santé, hygiène et dividende démographique au sein du Conseil National de la Jeunesse du Mali : « Le manuel assez détaillé sur l’Agenda Jeunesse, Paix et Sécurité va nous aider à comprendre notre rôle dans la prévention et la gestion de conflits, mais aussi la mise en œuvre des Accords de Paix. C’est un outil que nous pouvons utiliser dans le cadre de notre plaidoyer pour que nous aussi puissions être pris en compte dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation ».

Le rôle primordial de la jeunesse dans la paix et la sécurité se justifie par leur vulnérabilité, étant les premiers touchés par les crises et les premiers à y répondre, mais aussi en raison de leur poids démographique puisqu'ils représentent deux tiers de la population malienne. Il est donc essentiel de prendre en compte les besoins des jeunes et d’en faire des partenaires incontournables dans la réalisation de la paix au Mali.

 

Djougal Goro, Président des réseaux de jeunes pour la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation de jeunes à Mopti et chef d’antenne de la cellule régionale de lutte contre l’extrémisme violent dans les pays du G5 Sahel, résident à Mopti, a déclaré : « nous allons nous servir de ce document de base pour faire la restitution et sensibiliser les jeunes et les femmes. En même temps, il faut leur assurer la sécurité et l’insertion et cultiver l’esprit de paix, sécurité et cohésion sociale ».

Avec une population jeune de 67 %, cette initiative contribue à impliquer la jeunesse malienne comme acteurs et actrices dans le maintien de la paix. À cet égard, Monsieur Maïga a souligné qu’ « on ne peut pas oublier ou marginaliser 67 % de la population. Les partenaires techniques et financiers - visés dans le pilier 4 de la résolution 2250 - peuvent nous appuyer afin que la jeunesse puisse jouer de façon responsable son rôle dans la prévention et gestion de conflits et également dans la mise en œuvre des Accords de Paix ».

Les OCS jeunes du Mali ont eu de fructueux échanges sur les défis, les opportunités et leurs contributions quant à la mise en œuvre de l’Agenda Jeunes, Paix et Sécurité qui passe notamment par la nécessité de l’application des cinq piliers présentés dans le manuel : participation ; protection ; prévention ; partenariats ; démobilisation et réinsertion.

 

Participants des OSC des jeunes à la présentation « Les jeunes, la paix et la sécurité : Manuel de programmation ».

© PNUD Mali / Aitana Constans