AGIDERM, outil de gestion de données carcérales

29 juin 2022
©PNUD MALI / Founé Diarra

Sous la houlette du gouvernement du Mali à travers le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, l’Application de Gestion informatisée des Détenus en Établissement, conforme aux règles Mandela (AGIDERM) a été installée dans 37 établissements pénitentiaires et 4 Directions Régionales de l’Administration Pénitentiaire et de l’Éducation Surveillée du Mali. Ce dispositif a été mis en place depuis 2018 avec l’appui technique du Programme des Nations pour le développement (PNUD) et de la MINUSMA dans le cadre du projet GFP Prisons Mandela et du Programme d’appui à a stabilisation du Mali à travers le renforcement de l’Etat de droit (PROSMED) financé par le Royaume des Pays-Bas.

Au Mali, le système carcéral présente de nombreux défis que le gouvernement cherche à résoudre avec l’appui de ses partenaires. Il s’agit notamment de la surpopulation carcérale, des conditions de détention souvent difficiles, des moyens limités nécessaires à assurer une prise en charge sanitaire des détenues ainsi que leur préparation à la réinsertion sociale. Ces problèmes sont exacerbés par le nombre très élevé de détenus en détention provisoire qui dépasse les 70 % dans la plupart des prisons du pays.

Comportant 60 établissements pénitentiaires gérés par la Direction nationale de l’Administration pénitentiaire et de l’Éducation surveillée (DNAPES), le Mali compte 900 agents pénitentiaires et plus de 8 670 détenus.

Dans le souci de contribuer à résoudre ces différents problèmes, le gouvernement du Mali à travers la DNAPES, a démarré un processus d’informatisation de son système pénitentiaire à travers le développement et le déploiement d’un logiciel informatisé de gestion de la détention. L’application AGIDERM est un outil qui permet de gérer la situation carcérale des détenus et d’assurer un suivi personnalisé de leurs dossiers. Il signale en outre les cas de détention provisoire dont les délais de détention sont dépassés, contribuant ainsi à réduire la surpopulation carcérale et le nombre de détenus provisoires.

Pour le personnel pénitentiaire qui œuvre au quotidien pour le bon déroulement de la vie carcérale, AGIDERM contribue à une meilleure gestion des prisons. Comme en témoigne, le greffier pénitentiaire en chef et administrateur du logiciel AGIDERM à Bollé femmes, Mody Kanouté. « L’Application des gestions des détenues en Établissement, conforme aux règles Mandela (AGIDERM) est venue enlever une grosse épine dans nos pieds. À présent, nous pouvons contrôler et maîtriser les effectifs de la population carcérale, détecter les cas de récidives, effectuer des recherches rapides sur les détenus grâce aux données biométriques et procéder à des évaluations sécuritaires optimale et à la classification des détenus, y compris la détection de cas de radicalisation, entre autres. » 

Pour le directeur de la DNAPES, Ibrahima Tounkara, « AGIDERM est bien un moyen de communication, car elle retrace toute la situation carcérale depuis l’admission à la sortie. Chaque détenu peut être renseigné sur sa situation en un temps record ».

À l’avenir, « les évolutions souhaitées demeurent l’extension à l’ensemble des maisons d’arrêt et l’interconnexion », précise Ibraihima Tounkara. De plus, « lorsque les interconnections seront établies, il est à envisager la connexion d’autres structures de l’État tel qu’Interpol et les services des casiers judiciaires », conclut Mody Kanouté, administrateur du logiciel AGIDERM à Bollé femmes.

 

Interface de l'application AGIDERM

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