Comment une communauté du Togo a su préserver sa forêt

23 mars 2021

Le PNUD/FEM encourage les femmes à développer les activités génératrices de revenus pour préserver la biodiversité. Crédit photo : Emile Kenkou/UNDP Togo

Au Togo, les forêts disparaissent à un rythme de 15.000 hectares par an depuis les années 90. Mais à Ando Kpomey, un petit village situé à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Lomé, la capitale, les habitants ont très tôt compris l’importance de la biodiversité.

"Pendant longtemps, notre village a été la cible de feux de brousse et de vents violents qui détruisaient nos cases et nos récoltes", explique Kossi Koubouto, l’un des anciens de la communauté. "Nous avons alors décidé de planter des arbres tout autour et d’en interdire l’accès à quiconque", ajoute-t-il.

Aujourd’hui la ceinture verte d’Ando Kpomey s'étend sur plus de 100 hectares et regorge de multiples variétés d’arbres et de plantes. "Il fait moins chaud, l’air est pur et nos enfants tombent moins malades. Nos terres agricoles sont plus arrosées que celles des autres localités," explique Akou Klogo, une résidente de la communauté.

En 2009, le village a soumis un projet de gestion durable de la forêt communautaire au Programme de micro-financement du Fonds pour l’Environnement Mondial et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Grâce au crédit obtenu, la communauté a pu diversifier ses activités et a choisi l’élevage d’escargots et l’apiculture. Une partie des revenus contribue à l’amélioration des conditions de vie des membres de l’association et de leur famille (environ 500 personnes).

L’initiative d’Ando Kpomey a eu un impact positif sur l’élaboration des politiques environnementales au Togo. Le ministère de l’environnement et des ressources forestières vient d’adopter une approche participative de gestion durable des forêts qui encourage la gestion des aires protégées par les populations riveraines.

La communauté d’Ando Kpomey accueille et partage son expérience avec d’autres communautés et organisations paysannes au Togo et au Burkina Faso.  Et ses efforts ont été récompensés par le Prix Equateur sur la biodiversité.

"Ce prix nous honore tous et nous encourage à faire plus. Nous comptons, avec les ressources financières qui vont l’accompagner, mettre en route un projet de pisciculture dans le petit barrage attenant à la forêt, afin d’être plus autonomes", confie le chef du village Kouma Bawa.

A retenir

  • La surface forestière totale du Togo est estimée à 386 000 ha soit 6,8 de la superficie nationale, avec un fort taux de déforestation annuel.
  • La ceinture verte d’Ando Kpomey est gérée de façon participative par l’ensemble de la communauté qui a défini les règles de gestion et de protection de la forêt autour du village
  • L’initiative a été reproduite par 5 autres communautés de la région et récompensée par le Prix Equateur sur la biodiversité 2012.