Connexions communautaires

Agents de santé et volontaires poursuivent la fourniture de services de santé vitaux en Guinée-Bissau pendant la COVID-19

ONU Développement
5 min readAug 18, 2020
Les agents de santé communautaires et les volontaires sont la pierre angulaire de systèmes de santé solides et résilients.

Située sur la côte ouest-africaine, la Guinée-Bissau est l’un des pays les plus pauvres et les plus fragiles au monde. Le paludisme est la principale cause de décès chez les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans.

Mais, avec les confinements, couvre-feux et perturbations des transports dus au COVID-19, de nombreuses personnes vulnérables ne peuvent accéder aux services de santé. Malgré une augmentation rapide du nombre de cas de COVID-19 à travers le pays, les agents de santé communautaire s’engagent pour garantir que leurs pairs, amis et voisins sont protégés contre la maladie.

« Pour les campagnes de distribution de moustiquaires, nous avions l’habitude d’identifier les familles avant de mettre en place les points de distribution », explique Ivannildo Vieira, un agent de santé communautaire, « mais cette année, avec les restrictions du COVID-19, nous avons décidé de faire du porte-à-porte pour éviter les rassemblements dans une seule zone de distribution ».

La stratégie du porte-à-porte garantit une distance physique entre les équipes d’agents de santé communautaires et de volontaires distribuant des moustiquaires et les habitants de leurs communautés.

« Cette campagne est extrêmement importante car tout le monde n’a pas les moyens financiers d’acheter des moustiquaires », dit Dalesio Da Silva. Au sein d’une équipe communautaire basée à Prabis, dans la région de Biombo, Dalesio est responsable de la livraison de moustiquaires aux familles de son quartier.

« Avant de lancer la campagne, nous avons participé à une formation de 3 jours », explique-t-il. « Nous sommes également allés dans les communautés pour les sensibiliser à l’importance de cette campagne de distribution. »

La stratégie du porte-à-porte garantit une distance physique entre les équipes d’agents de santé communautaires et de volontaires distribuant des moustiquaires et les habitants de leurs communautés. Au total, environ 18 000 personnes, dont 5 000 agents de santé communautaires et 13 000 volontaires, ont contribué à distribuer plus d’1,3 million de moustiquaires, avec le soutien du PNUD et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial).

« Lorsque nous arrivons à la porte, nous respectons la distance d’1 mètre », explique Maimuna Djalo, qui fait partie de l’équipe des agents de santé communautaires.

« Lorsque nous arrivons à la porte, nous respectons la distance d’1 mètre », explique Maimuna Djalo, qui fait partie de l’équipe des agents de santé communautaires.

« Nous nous lavons aussi les mains avant de procéder à la distribution des moustiquaires, et renforçons également les messages de prévention du COVID-19 », dit-t-elle.

Les équipes de distribution ont reçu des équipements de protection individuelle, y compris des masques à trois couches approuvés par l’OMS et fabriqués localement.

Pour veiller à ce que les ménages soient informés de l’utilisation correcte des moustiquaires, une campagne de communication à l’échelle nationale a été lancée, avec des messages partagés sur les téléphones portables et dans 20 stations de radio, dans les 9 langues locales. Ces messages mettent en évidence comment utiliser correctement les moustiquaires, comment se protéger du paludisme et intégrer également des informations sanitaires clés sur la prévention du COVID-19.

Avec les confinements, couvre-feux et perturbations des transports dus au COVID-19, de nombreuses personnes vulnérables ne peuvent accéder aux services de santé.

En plus de s’assurer que tous les ménages reçoivent des moustiquaires, les équipes distribuent également des moustiquaires aux hôpitaux et centres de santé, garantissant une moustiquaire pour chaque lit.

Des distributions ont maintenant été effectuées dans les 11 régions du pays, couvrant une population de près de 2,3 millions de personnes.

« Il y a quelques jours, j’étais à l’hôpital parce que j’avais contracté le paludisme, c’est pourquoi je suis si reconnaissante de recevoir ces moustiquaires », dit Mansata Injai. « Nous passions les nuits à essayer d’éloigner les moustiques de nos enfants. »

Dans le village de Sarameta, région de Bafata, Guinée-Bissau Nenedjo Camara, 21 ans, mère de 2 enfants, installe sur son lit la moustiquaire qu’elle a reçue lorsqu’elle était enceinte de son premier enfant. Les quatre membres de la famille dorment dans le même lit et partagent une seule moustiquaire, le 11 avril 2019. Photo: PNUD Guinée Bissau / Gwenn Dubourthoumieu

En 2018, l’Afrique comptait 93% des cas de paludisme dans le monde et 94% des décès dus au paludisme. Pourtant, seulement la moitié environ de toutes les personnes exposées au paludisme en Afrique étaient protégées par une moustiquaire imprégnée d’insecticide.

La crise climatique menace d’aggraver davantage la situation, en particulier pour les communautés pauvres et vulnérables.

De plus en plus de personnes devenant vulnérables aux maladies infectieuses et non transmissibles, des efforts et des investissements plus importants seront nécessaires pour garantir que des moustiquaires vitales et des traitements efficaces atteignent ceux qui en ont le plus besoin.

Action urgente

Alors que le COVID-19 a conduit au ralentissement des économies et à une flambée du chômage, la nécessité de protéger les personnes les plus exposées au paludisme est devenue encore plus urgente. Les derniers résultats de l’enquête sur les programmes soutenus par le Fonds mondial dans 106 pays montrent des perturbations généralisées dans la prestation des services de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme en raison de la pandémie de COVID-19, 73% des programmes de lutte contre le paludisme signalant des perturbations.

L’OMS exhorte également les pays à maintenir en toute sécurité les services essentiels de lutte antipaludique. Les estimations montrent que dans le pire des cas, le nombre de décès dus au paludisme en Afrique subsaharienne en 2020 atteindrait 769 000, soit le double du nombre de décès signalés dans la région en 2018. Cela représenterait un retour aux niveaux de mortalité liés au paludisme observés pour la dernière fois il y a 20 ans.

Une interruption des services essentiels de lutte antipaludique durant COVID-19 riquerait de doubler le nombre de décès signalés dans la région par rapport à 2018.

Le PNUD s’associe au Fonds mondial, aux gouvernements et à la société civile pour soutenir et renforcer les ripostes nationales au paludisme. À ce jour, cet appui a permis de traiter avec succès 79 millions de cas de paludisme et de distribuer 75 millions de moustiquaires.

Texte: Equipe PNUD-Fonds Mondial / Photos: PNUD Guinée Bissau

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