La Journée mondiale de la vie sauvage des Nations Unies souligne le rôle des populations autochtones et des communautés locales dans la conservation des espèces et des écosystèmes forestiers

Des représentants des peuples autochtones et des communautés locales, des gouvernements, de la société civile et du secteur privé se sont réunis pour célébrer le rôle des communautés forestières et leurs expériences en matière de conservation des forêts du monde.

3 mars 2021

Genève/Jackson Hole, WY/Rome/New York, 3 mars 2021 - Pour marquer la toute première célébration virtuelle de la Journée mondiale de la vie sauvage des Nations Unies, un événement en ligne a rassemblé des représentants des États membres de l'ONU, des organisations du système des Nations Unies, des organisations internationales et non gouvernementales, des représentants de peuples autochtones et de communautés locales, ainsi que des jeunes.

Le thème de la Journée mondiale de la vie sauvage cette année, « Les forêts et les moyens d’existence : préserver la planète et ses habitants », souligne le lien qui existe entre les moyens d’existence, le savoir et les expériences des populations autochtones et des communautés locales qui dépendent des forêts, et la conservation de ces écosystèmes et de la faune qu'ils abritent.

Dans son allocution de bienvenue aux intervenants et aux participants à l'événement en ligne, Mme Ivonne Higuero, secrétaire générale de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, a souligné l'importance de cette édition de la célébration, qui se concentre sur les communautés dépendantes des forêts et de leur faune et qui, historiquement, en ont été les principales gardiennes. Elle a déclaré que l'objectif de l'événement était de donner la parole à ces acteurs importants en partageant leur savoir et leurs expériences en matière de conservation des forêts afin d'inspirer la mise en place de modèles d'interaction véritablement durables avec les écosystèmes et la faune de la planète.

Premier discours d'ouverture de haut niveau, Son Excellence M. Federico Tenorio Calderón, ministre de l'Agriculture et de l'Irrigation du Pérou, a parlé de l'immense valeur de la forêt amazonienne pour les moyens de subsistance des communautés qui l'habitent. Le ministre Tenorio Calderón a souligné que l'utilisation durable de la faune et de la flore non seulement assure la survie des espèces, mais génère également les moyens d’existence des communautés avec qui partagent leur habitat.

Mme Fawn Sharp, présidente de la nation indienne de Quinault et présidente du Congrès national des Indiens d'Amérique, a parlé des efforts des peuples autochtones et des communautés locales pour préserver leurs savoirs et leurs traditions millénaires.

Dans son allocution, Mme Elizabeth Maruma Mrema, secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique (CDB), a déclaré que la reconnaissance des savoirs, des innovations et des pratiques des populations autochtones et des communautés locales assure une gouvernance environnementale participative en vue de protéger les forêts et les espèces sauvages.

Son Excellence M. António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, a prononcé le dernier discours d'ouverture de haut niveau en lançant un appel sincère aux gouvernements, aux entreprises et aux populations du monde entier à intensifier les efforts de conservation des forêts et des espèces forestières, et à soutenir et écouter la voix des communautés forestières. Il a qualifié ces efforts d'étape urgente vers la réalisation des objectifs de développement durable.

Deux tables rondes ont rassemblé des experts du monde entier, la première portant sur le rôle des moyens d’existence des populations autochtones et des communautés locales dans la conservation et l'utilisation durable des forêts et la seconde sur les possibilités de croissance économique et d'emploi inclusifs découlant de l'utilisation durable des forêts.

Le premier débat s’est ouvert sur un message de Mme Nemonte Nenquimo, fondatrice de l'organisation équatorienne Alianza Ceibo et lauréate du prix Équateur 2020, qui a planté le décor en illustrant les efforts de sa communauté pour utiliser durablement et conserver la biodiversité des forêts pour les générations futures. Ivonne Higuero, secrétaire générale de la CITES, a modéré la discussion.

Parmi les intervenants d figuraient Mme Amy Fraenkel, secrétaire exécutive de la Convention sur les espèces migratrices, Mme Iliana Monterroso du Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR), M. Leif John Fosse, représentant l'Initiative norvégienne climat et forêt, Mme Dilys Roe, présidente du groupe de spécialistes de l'utilisation durable et des moyens de subsistance de l'UICN-SULi ; et M. Kynan Tegar, un jeune orateur, cinéaste et membre de la communauté indigène de Dayak Iban de Sungai Utik, en Indonésie. Les intervenants ont partagé leurs expériences personnelles et professionnelles en matière d'utilisation durable des forêts et des espèces forestières, et ont expliqué comment ceux-ci contribuaient à la conservation de ces écosystèmes.

Le deuxième débat s'est ouvert sur un message d'un autre lauréat du prix Équateur 2020, M. Albert Lotana Lokasola, fondateur et président de Vie Sauvage, une organisation basée en République démocratique du Congo. M. Lokasola a présenté les points forts de leurs efforts visant à la conservation des espèces forestières endémiques dans le bassin du Congo, tout en offrant des opportunités économiques durables aux communautés locales. Les discussions étaient animées par Mme Adriana Dinu, directrice adjointe du Bureau des politiques et de l'appui aux programmes du PNUD.

Ce débat a fait intervenir M. Mateus Mutemba, directeur général de l'Administration nationale des zones de conservation (ANAC), l'autorité de gestion de la CITES au Mozambique ; Mme Emmanuela Shinta, directrice exécutive de la Fondation Ranu Welum, M. Ewald Rametsteiner, directeur adjoint de la division de la foresterie de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ; et Mme Cindy L. Squires, directrice exécutive de l'Association internationale des produits du bois. Ces intervenants ont abordé les possibilités de croissance économique et d'emploi inclusifs et durables des communautés locales et autochtones, à partir de modèles axés sur l'utilisation durable.

Pour la sixième année consécutive, Jackson Wild™, le secrétariat de la CITES et le PNUD ont fait équipe pour présenter un film sur le thème de cette année. Le concours a attiré près de 300 participants qui ont donné vie à un large éventail d'histoires passionnantes sur le travail des communautés impliquées dans la conservation des forêts et tirant leur subsistance des services écosystémiques essentiels fournis par les forêts et la faune.

Les 11 films primés ont été dévoilés par Mme Lisa Samford, directrice exécutive de Jackson Wild™, et par la secrétaire générale de la CITES, Mme Ivonne Higuero.

La célébration a également été marquée par l'annonce du lauréat du troisième concours artistique pour les jeunes organisé par le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), le secrétariat de la CITES et le PNUD.

Avec plus de 500 participants, le concours a permis à des enfants d'âge scolaire et à de jeunes artistes de plus de 50 pays de produire des œuvres d'art véritablement inspirantes, illustrant la relation profonde entre les hommes, les forêts et la faune forestière.

Le lauréat du concours d'art pour la jeunesse a également été dévoilé lors de la célébration virtuelle de la Journée mondiale de la vie sauvage, présenté par Mme Dia Mirza, actrice, productrice, ambassadrice mondiale de l'IFAW et ambassadrice de bonne volonté du PNUE, et M. Azzedine Downes, président et directeur général de l'IFAW.

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Remarques des organisateurs, des participants et des partenaires :

QU Dongyu, directeur général de la FAO : « La demande croissante de viande sauvage, en particulier en milieu urbain, augmente l'exposition des humains aux maladies zoonotiques et la pression de la chasse dans les forêts. La viande d'animaux sauvages est une source essentielle de nourriture pour des millions de personnes autochtones et rurales, représentant plus de 50 % de l'apport en protéines dans de nombreuses régions tropicales et subtropicales. Mais si la chasse et la consommation ne sont pas menées de manière durable, cet approvisionnement diminuera progressivement, ce qui aura de graves conséquences sur la sécurité alimentaire. Déjà, des études récentes estiment que 285 espèces de mammifères sont menacées d'extinction en raison de la chasse pour la viande sauvage. À la FAO, nous savons qu'une production alimentaire efficace doit coexister avec la conservation de la biodiversité si l'on veut avoir un réel espoir de mettre fin à la pauvreté et à la faim. Pour atteindre ces objectifs, nous plaidons en faveur de systèmes agroalimentaires plus efficaces, inclusifs, résistants et durables qui nourrissent l'humanité ».

Achim Steiner, Administrateur du PNUD : « Cette année, la célébration de la Journée mondiale de la vie sauvage met en évidence les liens importants entre des politiques de gestion forestière plus intelligentes et des efforts plus larges visant à renforcer les emplois et les moyens de subsistance des populations autochtones et des communautés locales. Près d'un milliard de personnes dépendent des aliments forestiers, quelque 2,4 milliards de personnes utilisent l'énergie du bois pour cuisiner et 1,2 milliard de personnes sont tributaires des systèmes agricoles agroforestiers, tandis que le secteur forestier formel fournit environ 45 millions d'emplois dans le monde. Il est urgent en 2021 de relever les niveaux d'ambition mondiaux et d'accroître les investissements dans la gestion durable des écosystèmes forestiers si nous voulons atteindre les objectifs de l'Accord de Paris, du cadre mondial pour la biodiversité en pleine évolution et du Programme 2030 ».

M. Alexander Trepelkov, responsable du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts : « La valeur des forêts à l'appui des moyens d'existence, la préservation de la biodiversité et la régulation du climat est indéniable. Alors que la communauté mondiale travaille à un nouveau paradigme de développement qui intègre les soins aux personnes et à la planète sur la base de l'approche « une seule santé », le thème de la Journée mondiale de la vie sauvage de cette année souligne le rôle vital des forêts pour un avenir durable pour tous ».

Mme Lisa Samford, directrice exécutive de Jackson Wild™ : « Le pouvoir des récits personnels d'inspirer des changements individuels, communautaires et systémiques n'a jamais été aussi important. À l'heure où la pandémie nous isole de plus en plus, l'impact mondial des médias permettant de partager ces histoires fascinantes a contribué à relier chacun d'entre nous à notre planète et aux autres pour faire face aux effets massifs du changement climatique et accélérer l'équité dans notre monde ».

M. Azzedine Downes, président et directeur général de l'IFAW : « Lors de journées mondiales d'unité et de célébration telles que la Journée mondiale de la vie sauvage, l'interdépendance de l'humanité et de l'environnement naturel devient de plus en plus évidente. De l'individu à la communauté locale en passant par la communauté internationale au sens large, nous devons tous nous autonomiser par l'inclusion et assumer notre rôle de gardiens du monde naturel. Le thème de cette année, « Forêts et moyens d'existence », nous rappelle de façon flagrante à quel point la santé de l'environnement naturel est fondamentale pour notre propre santé. Nous nous réjouissons de continuer à participer avec la CITES et le PNUD à de telles célébrations à l'avenir ».

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Pour plus d’informations, et pour organiser des interviews, veuillez contacter :

Programme des Nations Unies pour le développement : Sangita Khadka, +212 906 5043, sangita.khadka@undp.org

Secrétariat CITES : Francisco Pérez, +41 22 917 1447, francisco.perezgonzalez@cites.org

Jackson Wild : Abbey Greene, +1 307 200 3286, abbey@jacksonwild.org

À propos de la CITES
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a été adoptée le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Avec 183 États membres (182 pays auxquels s’ajoute l’Union européenne), la CITES reste l’un des instruments les plus puissants au monde pour la conservation de la biodiversité par la réglementation du commerce international de près de 38 000 espèces de plantes et d’animaux sauvages. Partout dans le monde, les peuples utilisent des espèces inscrites à la CITES dans leur vie quotidienne pour se nourrir, se loger, se soigner, ainsi que sous forme de souvenirs touristiques, de cosmétiques ou de vêtements. La CITES s’efforce de veiller à ce que le commerce international de ces espèces soit durable, légal et traçable et contribue aussi bien aux moyens d’existence des populations locales qui vivent au plus près d’elles qu’à l’économie des différents pays, de manière à préserver la santé de la planète et le bien-être des populations, dans le respect des Objectifs de développement durable des Nations Unies.

À propos du PNUD
Le PNUD est le principal organisme des Nations Unies qui lutte pour mettre fin à l’injustice de la pauvreté, des inégalités et des changements climatiques. En travaillant avec un vaste réseau d’experts et de partenaires dans 170 pays, il aide les nations à construire des solutions intégrées et durables pour les peuples et la planète. Pour plus d’informations, consulter le site ou suivre @UNDP.

À propos de Jackson Wild
Depuis près de 30 ans, le « Jackson Wild Summit » est réputé pour accueillir un formidable aréopage de scientifiques, spécialistes de la conservation de la nature et professionnels des médias. Le « World Wildlife Day Film Showcase » rassemble des parties prenantes du monde entier autour d’un thème global unique. Le conseil d’administration de Jackson Wild compte entre autres membres internationaux : ARTE France, BBC Studios, Blue Ant Media/Love Nature, Borealés, Conservation International, Discovery, Doclights, FujiFilm Optical Devices - Fujinon Lenses, Gorongosa Restoration Project, HHMI Tangled Bank Studios, Humane Society International, International Fund for Animal Welfare, National Geographic Partners, National Geographic Society, Nature/WNET, Netflix, Off the Fence Productions, ORF/Universum, PBS, Saint Thomas Productions, San Diego Zoo, Seeker, Smithsonian Channel, Sony Electronics, SVT - Swedish Television, The Nature Conservancy, Terra Mater Factual Studios, Vulcan Productions, Wanda Films, WGBH, et World Wildlife Fund US.

À propos de la Journée mondiale de la vie sauvage établie par les Nations Unies
Le 20 décembre 2013, la 68e session de l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 3 mars « Journée mondiale de la vie sauvage » pour célébrer et faire connaître la faune et la flore sauvages de la planète. Cette date est le jour de la signature de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) en 1973. La Journée mondiale de la vie sauvage est rapidement devenue le plus important des événements annuels mondiaux consacrés aux espèces sauvages. C’est l’occasion de célébrer la faune et la flore sauvages pour la beauté et la diversité de leurs multiples formes, et de sensibiliser l’opinion publique aux différents défis auxquels ces espèces sont confrontées. Cette journée nous rappelle également qu’il est urgent d’intensifier la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, qui a des répercussions économiques, environnementales et sociales de grande ampleur.