Discours de Mme Martine Therer à l'occasion du Comité de pilotage de clôture du projet GEF-Transport

25 juin 2021

Mme Martine Therer, Représentant Résident Adjointe au PNUD Maroc.

Monsieur le Secrétaire Général du Ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau (METLE),

Monsieur le Directeur général de la Stratégie, des Ressources et des Affaires techniques et administratives du METLE, et Directeur National du projet GEF-transport,

Mesdames et Messieurs les membres de l’Equipe de gestion du projet,

Mesdames et Messieurs les partenaires et acteurs clés du projet (AMDL, OMCL, SNTL, ONCF, MDE, CGEM, CDG),

Mesdames et Messieurs,

C’est avec un réel plaisir que je m’adresse à vous aujourd’hui à l’occasion de ce Comité de pilotage de clôture du projet GEF-Transport.

Il y a deux moments qui me réjouissent particulièrement dans l’appui que notre institution, le PNUD, apporte aux pays que nous servons : le lancement d’un projet et la fermeture d’un projet. Le lancement d’un projet parce qu’il marque l’aboutissement de longs mois de réflexion et la concrétisation d’une volonté partagée de faire bouger les choses et de contribuer à bâtir un monde meilleur ; et la fermeture d’un projet parce qu’elle consacre le chemin parcouru ensemble et ouvre de nouvelles perspectives plus ambitieuses encore.

Chers partenaires, nous pouvons être fiers de notre travail et de nos résultats.  Certes, cela n’a pas toujours été facile.  Il y a eu des retards et des difficultés que nous avons heureusement pu surmonter. L’évaluation indépendante du projet, réalisée en mai dernier, est d’ailleurs globalement positive.

Et les résultats parlent d’eux-mêmes. Le projet GEF transport a permis, en effet, de jeter les bases d’une logistique durable et sobre en carbone en initiant plusieurs actions structurantes :

  • La gouvernance climatique a désormais sa place dans les secteurs du transport et de la logistique.  
  • Pour la première fois au Maroc, une enquête nationale et un inventaire des GES des flottes routière et ferroviaire ont été réalisés, et un système centralisé de collecte de données et de calcul de leurs émissions de GES a été mis en place.
  • 100 formateurs ont été formés à l’éco-conduite.
  • Le projet a également élaboré une nouvelle initiative plus ambitieuse, visant à répliquer à plus grande échelle les mesures d’atténuation mises en place, et pour laquelle des financements sont actuellement recherchés (NAMA et son système MRV).
  • Enfin, je voudrais saluer les efforts engagés par les responsables de la SNTL pour la finalisation des travaux d’installation et de mise en service de la station photovoltaïque de 1 MW dans la ZLMF (Zone Logistique Multi-flux) de Zenata.

Tous ces résultats n’auraient pas pu être atteints sans l’engagement continu et l’implication inconditionnelle du METLE et de tous les partenaires dans la mise en œuvre du projet. Je tiens à les remercier sincèrement.

Le secteur des transports et de la logistique est un des principaux moteurs de l’économie marocaine. Il représente 6% du PIB et emploie plus de 500 000 personnes, soit 5% de la population active.

Selon le dernier inventaire national des émissions de GES, le secteur a émis 16 millions de tonnes d’équivalent CO2 en 2014, soit 19 % des émissions totales du pays.  Il constitue donc à la fois un levier économique important mais aussi un potentiel énorme en matière d’action climatique et de réduction des émissions de GES, une urgence existentielle pour notre humanité, comme le souligne le 6ème rapport très alarmant du GIEC qui devrait être publié en début d’année prochaine et dont les premières conclusions sont parvenues à la presse.

Le projet GEF-Transport répond parfaitement aux engagements pris par le Maroc dans le cadre des accords de Paris sur le climat et des ODD, en particulier l’ODD 13 qui engage les pays à « Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions ». Il contribue à la mise en œuvre des stratégies et des programmes nationaux ambitieux comme

  • la Stratégie Nationale de Développement de la Compétitivité Logistique qui vise l’atténuation de 35% des émissions de GES du secteur du transport logistique ;
  • la Stratégie Nationale de Développement Durable qui trace la voie vers un développement inclusif et durable visant l’amélioration du cadre de vie des populations, le renforcement de la gestion durable des ressources naturelles, l’accélération de la transition énergétique et l’amélioration de la compétitivité économique ;
  • et la NDC du Maroc, actualisée et récemment publiée sur le site de la CNUCC.

Avec l’appui du projet Promesse Climat du PNUD, une étude du potentiel d’atténuation du secteur du transport a été réalisée pour la mise à jour de la NDC qui intègre désormais des actions comme :

  • l’amélioration des normes environnementales des véhicules ;
  • le système Bonus- Malus ;
  • le programme de renouvellement des flottes et de casse
  • et l’éco conduite.

Je citerai aussi le projet 4C Maroc qui accompagne le secteur du transport et de la logistique dans la recherche de financements, y compris auprès du Fonds vert climat, en soutenant la préparation d’un projet de renouvellement du parc professionnel du transport routier au Maroc.

La modernisation et la structuration du secteur logistique en vue de réduire ses coûts et d’améliorer la qualité des services et la compétitivité sont également au cœur du Nouveau Modèle de Développement qui ambitionne de faire de l’économie marocaine un hub multisectoriel ancré dans les chaînes de valeur internationales.

Le NMD propose ainsi plusieurs actions et réformes prioritaires pour s’attaquer aux principaux défis qui pénalisent la compétitivité logistique tels que :

  • L’amélioration de la gouvernance pour favoriser la multimodalité ;
  • La structuration des flux logistiques autour de zones logistiques connectées par de grands corridors pleinement intégrés aux centres de production et au commerce international ;
  • La consolidation et la structuration des acteurs en encourageant l’agrégation des petits opérateurs et l’émergence d’acteurs d’envergure internationale ;
  • L’extension territoriale du transport ferroviaire pour en faire l’épine dorsale de la multimodalité.

Parce que ce projet n’est clairement qu’un début, je voudrais en conclusion appeler à maintenir au-delà de sa clôture, la dynamique positive qui a marqué sa mise en œuvre, et vous engager à exploiter pleinement le fort potentiel de réplication de ce projet au niveau national et même régional dans le cadre de la coopération Sud – Sud.

Vous pouvez compter sur le PNUD pour continuer d’accompagner le Maroc dans ses efforts en faveur d’un développement sobre en carbone, durable et inclusif, pour faire valoir l’expertise acquise et les bonnes pratiques, pour aider à la mobilisation de nouveaux financements internationaux, notamment via la NAMA Facility, et pour poursuivre, dans le cadre d’autres projets et initiatives, la collaboration fructueuse que nous avons développée.

Je vous remercie de vote aimable attention.