Sensibilisation des médias à la prévention de la violence électorale et à la promotion de la gouvernance démocratique

Les 16 et 17 août 2022, le Projet d’Appui aux Réformes et aux Élections au Mali (PAREM), projet conjoint au Programme des Nations Unies pour le développement, à ONU-Femmes et à la MINUSMA, a organisé, à Bamako, une table-ronde avec les faîtières des médias du pays afin de les sensibiliser et de les guider dans l’exercice de leur profession en période électorale.

30 août 2022

Le Représentant Résident Adjoint du PNUD Mali (3e à droite) et le Président de la Maison de la Presse (4e à gauche) accompagnés des partenaires de l'activité dans le cadre du PAREM

© PNUD Mali / Founé Diarra

Dans le cadre de la mise en œuvre, pour la période 2021-2023, du Projet d’Appui aux Réformes et aux Élections au Mali (PAREM), initié par le Programme des Nations Unies pour le développement au Mali (PNUD) conjointement avec la MINUSMA et ONU Femmes, s’est tenue une table-ronde réunissant les faîtières des médias du Mali les 16 et 17 août 2022, à Bamako.

En partenariat avec la Maison de la presse et International IDEA, cette session de discussions figure parmi les activités majeures du projet d’appui à la prévention de la violence électorale et à la promotion de la gouvernance démocratique financée par le Fonds de consolidation de la paix (PBF) des Nations Unies dans le cadre du PAREM. Le PAREM bénéficie également des contributions financières du Canada, du Japon, du Luxembourg, de la Norvège, de la Suède et de l’Union européenne.

 

Cette rencontre avec les professionnels des médias du Mali - qui a rassemblé 30 organes de presse - a permis de cerner, au mieux, les facteurs de risques internes et externes durant les cycles électoraux antérieurs, d’une part et d’autre part, de comprendre et d’analyser les différents facteurs de risques à identifier afin d’établir un ordre de priorité dans les mesures d'atténuation à entreprendre par les médias en vue de concourir à la réussite des différentes réformes et processus électoraux en cours au Mali. 

Depuis l’avènement de la démocratie, en 1992, et ce, malgré la crise multidimensionnelle qui sévit au Mali depuis 2012, les médias maliens foisonnent dans le paysage médiatique. En effet, selon Reporters sans frontières, le pays compte une quarantaine de télévisions privées, près de 500 radios, 200 journaux et une soixantaine de sites d’informations sans les réseaux sociaux.

Avec un tel nombre, la corporation doit se réguler comme le souligne Bandiougou Danté, Président de la Maison de la Presse. « La seule manière de relever le défi est de parvenir à ce que se généralise une approche professionnelle, impartiale, et dépassionnée dans le traitement de l’information. C’est pour qu’une telle approche se fortifie et se répande que nous tenons la présente table qui est en réalité un vrai atelier au regard de son déroulement, son approche et des résultats attendus. »

 

Les Nations Unies, en appui au Mali, répondent à une requête du gouvernement de Transition qui a souhaité un accompagnement pour la conduite de réformes et d’élections au Mali.

Véritable relais de transmissions entre les autorités et la population, les journalistes jouent le rôle d’intermédiaires et la confiance des gouvernants et des gouvernés vis-à-vis des hommes et femmes de médias doit être au centre des rapports entre les deux parties.

En ce sens, Thompson Sama Fongwe, Conseiller Technique Principal du PAREM estime qu’il est primordial « de réfléchir avec les médias maliens, sans importer quoi que ce soit, comment éviter toutes les crispations que nous avons pu avoir autour des élections depuis quelques années et permettre à ce que tous les processus en cours au Mali puissent être couronnés de succès ».

 

En période de crise, les journalistes peuvent constituer des cibles potentielles, c’est pourquoi, les Nations Unies ont rédigé la directive FP/01/2016 datant du 1er juin 2016 relative à la Prévention et à l’atténuation des violences liées aux élections comme l’a rappelé Yahya Amadou Ba, Représentant Résident Adjoint du PNUD Mali lors de son discours.

« Cette formation de deux jours vient à point nommé puisque le chronogramme pour les élections a été annoncé. Nous sommes confrontés à beaucoup de choses lorsque nous partons sur le terrain en période électorale : les accréditions, l’accès aux sources et aux personnes ressources et aux lieux. De plus, le temps de la couverture médiatique pendant des élections n’est pas simple », déclare Astan Diawara, journaliste à Radio Klédu.

 

Première étape d’un long processus, cette concertation médiatique sera exportée au niveau des régions du Mali, toujours, avec l’appui de la Maison de la Presse et des différents partenaires. « À l’issue de cela, nous allons élaborer une stratégie qui nous permettra de savoir comment accompagner les médias et tout cela sera en concertations avec les différentes parties prenantes », précise Monsieur Fongwe, Conseiller Technique Principal du PAREM.

© PNUD Mali / Founé Diarra