L’Inde, le PNUD et le Ministère de l’Environnement améliorent l’accès à l’eau pour l’assainissement et la production agricole en Haïti

4 novembre 2020

Des femmes lavent des vêtements et expriment leur point de vue lors d'une séance de consultation des communautés locales dans la région de Baconnois d’Haïti.

«L’accès à l’eau est très difficile pour nous», déclare Denise Prophète, femme de 33 ans et mère de cinq enfants vivant dans la région de Baconnois dans les Nippes, située à 116 km à l’ouest de la capitale d’Haïti, Port-au-Prince. Elle explique ces difficultés: «La source d'eau est loin de chez nous… L'eau a un goût de boue et a parfois une odeur étrange… Nous avons souvent mal au ventre et préférons boire de l'eau de pluie parce qu'elle a un meilleur goût.»

Le défi de l'accès à l'eau

Au cours des dernières décennies, les Haïtiens (nes) vivant dans les communautés rurales sont confrontés (es) à des pénuries d'eau. Le témoignage de Denise illustre les défis à relever pour réduire l’écart entre l’accès à l’eau en milieux urbain et rural, y compris dans les régions de Baconnois et d’Aquin. De nombreux habitants des zones rurales d’Haïti doivent parcourir des kilomètres pour atteindre une source d’eau, puis se joindre à de longues files d’attente pour collecter un peu d’eau. «Parfois, ceux qui ne veulent pas attendre trop longtemps se battent pour être les premiers», dit Denise. Elle ajoute que les femmes et les enfants - le plus souvent principaux responsables de collecte d’eau dans les ménages - sont fréquemment victimes de violence.

Selon l'heure de la journée, les gens peuvent passer jusqu'à deux heures et demie pour terminer une opération de collecte d'eau. Les quelques pompes existantes sont manuelles. «Après avoir opéré la pompe à eau et avoir rempli seulement cinq gallons, j'ai souvent mal à la poitrine», dit Denise.

En plus des impacts négatifs évidents sur l’assainissement et la santé, le manque d’eau a un impact sur l’économie haïtienne en raison de son effet négatif sur la productivité agricole.

L’Inde, le PNUD et le Ministère de l’Environnement améliorent l’accès à l’eau

En Haïti comme ailleurs, le changement climatique impacte la disponibilité, la qualité et la quantité d'eau requise pour les besoins humains de base - affectant souvent de manière plus aiguë les conditions de vie des populations les plus vulnérables vivant dans les communautés rurales.

Le gouvernement Indien a approuvé le financement d'un projet de pompage solaire en Haïti par le biais de l’India-UN Development Partnership Fund, dans la poursuite des Objectifs de Développement Durable (ODD), plus précisément celui relatif à l’accès à l'eau potable et à l'assainissement (ODD 6). Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Ministère de l’Environnement d’Haïti (MDE) coopèrent activement pour la réussite dans la mise en œuvre de ce projet.

Huit systèmes de pompage d’eau à base d’énergie solaire PV seront installés pour améliorer l’accès à l’eau des communautés et des agriculteurs des plaines des régions d’Aquin et de Baconnois en Haïti. Le but du projet est d'améliorer l'accès à l'eau pour les femmes, les filles et les enfants qui sont généralement en charge de la collecte d’eau dans les ménages. Les autres avantages comprennent la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l'amélioration de la capacité d'irrigation des terres agricoles.

Dans l'ensemble, le projet cherche à soutenir l'inclusion sociale dans la gestion de l'eau. Le PNUD apporte son expertise pour promouvoir la participation des parties prenantes locales telles que les femmes et les agriculteurs afin de garantir l'appropriation locale et la répartition équitable des retombées et des résultats du projet.

De l’espoir pour les Haïtiens vivant dans les zones rurales

Les communautés bénéficiaires ont de grandes attentes quant aux résultats du projet, allant d'un meilleur accès à l'eau par les agriculteurs à l'installation de points d'eau plus près de leurs ménages.

«Alors que notre principale activité économique ici est l'agriculture à petite échelle, nous n'avons pas accès à l'eau. Récemment, nous avons planté du maïs, mais le soleil a brûlé nos plantations. Nous n'avons rien récolté. L'eau est essentielle à notre économie et à notre vie », conclut Denise.