Des volontaires cartographes, acteurs clés dans la lutte contre la Covid-19

19 octobre 2020

Volontaire en action pour la mission 1.5 à la 7ème édition du Festival Amani tenue à Goma

L’équipe de laboratoire d’accélération du PNUD-RDC a lancé le premier cycle d’apprentissage en novembre 2019, avec un réseau des 40 volontaires cartographes locaux. L’objectif était d’identifier et de collecter les données des innovations au niveau des communautés pour alimenter la publication d’un Atlas des solutions locales en matière de lutte contre la COVID-19. La plateforme des jeunes YouthConnekt, déjà en relation avec le bureau pays, a été rapidement mise à contribution pour rendre effectif cette vision dans toutes les grandes villes de la République Démocratique du Congo.

Quel profil de volontaire et pour quels résultats ?

Le choix a été porté sur les volontaires capables d’allier flexibilité et précision dans la collecte des informations au sein des communautés. Ainsi en étroite collaboration avec les animateurs du réseau YouthConnekt, deux grands groupes ont été identifiés comme cibles. Il s’agit des [1 jeunes étudiants suffisamment ouverts d’esprit et déjà répertoriés dans la base de la plateforme pour la région de Kinshasa et des jeunes entrepreneurs sociaux actifs dans les milieux associatifs et dans la société civile en général pour les deux Kivu. Les deux profils se sont distingués dans la rapidité, la précision des données collectées et leur quantité.

Les jeunes étudiants ont couvert les cycles d’apprentissage à Kinshasa et ont accusé une certaine lourdeur à remonter des informations recherchées due au manque d’expérience et à la courte durée de formation. Cependant les informations qu’ils ont fini par soumettre étaient plus étoffé d’analyses et précisions enrichissantes pour notre compréhension préliminaire des solutions ou initiatives proposées. 

-Les volontaires cartographes, jeunes entrepreneurs et acteurs sociaux de Goma et Bukavu ont collecté plus rapidement des informations abondantes. Ils ont manifesté une autonomie spontanée dans l’exercice de cette activité. A l’issue des sessions d’évaluations, il était clair que ce groupe avait l’avantage d’être déjà actif au sein de la communauté avec un bagage similaire issu des milieux associatifs. Beaucoup d’entre eux sont entrepreneurs, militants de la société civile et acteurs sociocommunautaires. Cependant les informations récoltées n’étaient pas trop fouillées et approfondies.

Collecte des informations et animations du réseau

L’opérationnalisation d’un réseau d’information dynamique où la circulation des données se ferait sans entrave est un défi pour un pays comme la RDC. Le constat fait état, d’un manque d’outil institutionnel à disposition. Les jeunes de YouthConnekt étaient enthousiastes à l’idée de participer à une telle initiative visant la valorisation des solutions locales face aux problématiques des communautés. Que faire pour échanger et collecter les informations ? comment animer et évaluer ce réseau de volontaire sans qu’une contrainte additionnelle ne s’impose ? En réponse à ces questionnements, nous avions procédé comme suit :

-WhatsApp comme levier : La plateforme de messagerie WhatsApp a été adoptée comme canal de communication et d’échanges de données pour apporter une valeur ajoutée en termes de flexibilité, de réactivité et de rapidité dans le partage des informations. Les utilisateurs étaient tous des jeunes habitués à l’utilisation de ce réseau social. Un module de formation a été conçu pour les volontaires sur la méthode de collecte de l’information (Quoi, pourquoi, par qui, où, et comment ?) pour éviter des formats aléatoires qui rendraient la compilation plus fastidieuse, incohérente et la compréhension difficile.      

-Animation et évaluations : Des animations ont été menées en temps réel et des sessions d’évaluations facilitées par WhatsApp et moindrement en présentiel. Cela a permis d’échanger sur des cas pratiques de transcriptions de données, de compréhension sur la thématique, le ressenti dans chaque groupe ainsi que les propositions d’axes d’améliorations chemin faisant.

-Mentorat :  l’utilisation de l’application WhatsApp a aussi permis d’assurer un mentorat groupé à distance et un suivi personnalisé de certains membres du collectif dans l’exécution des missions d’immersion. La dynamique d’échanges intuitives a accéléré le partage de connaissances et la mise à niveau des différents volontaires. Il en fut de même pour la compréhension des cycles d’apprentissage et la pertinence des approches d’immersion pour briser la méfiance et résistance des communautés cibles pendant l’exercice.

Texte produit par

Serge Kusinza, Jules Kabangu, Pascal Mulindwa