Des plateformes collaboratives et interconnectées vers plus d'inclusion numérique

15 décembre 2021

PNUD Kirghizistan

La fracture numérique apparaît comme l'un des obstacles les plus importants du 21e siècle à l'égalité dans le monde. Les outils et technologies numériques se fondent de plus en plus dans le paysage de la vie quotidienne, bien que surtout accessibles aux personnes vivant dans les pays développés. Plus d'un tiers de la population mondiale, soit 2,9 milliards de personnes, ne s'est toujours pas connectée à l'internet. La plupart de ceux qui ne sont pas connectés vivent dans les pays en développement, où seulement 57 % ont accès à l'internet. Cette situation est due à un manque d'infrastructures essentielles et/ou d'appareils compatibles, et est exacerbée par le caractère inabordable des données et le manque de compétences de base nécessaires pour utiliser l'internet.

La pandémie de COVID-19 n'a fait qu'accentuer cette fracture numérique et ralentir les progrès réalisés pour offrir à davantage de personnes l’accès à Internet. Les services essentiels se sont numérisés pendant et après la pandémie, faisant risquer à ceux qui sont absents de l'économie numérique d'être encore plus laissés pour compte. Les écoles ont été un excellent exemple de ce phénomène. Les systèmes d'enseignement public qui disposent d'une expérience et de connaissances préexistantes en matière d'enseignement à distance et d'enseignement multimodal s'en sont bien mieux sortis que les autres.

Un effort concerté est nécessaire pour réduire ces inégalités croissantes. Nous devons nous pencher sur l'accessibilité de technologies abordables et sur la disponibilité de services numériques afin d'accroître les opportunités pour tous.

Mais pour les acteurs publics et privés engagés dans l'élaboration ou l'influence des politiques, il peut être difficile de savoir par où commencer en matière d'inclusion numérique. Les informations fiables provenant de sources crédibles sont souvent cloisonnées, éparpillées sur des milliers de plateformes et de sites web, et il faut des heures pour les passer en revue. De plus, les approches changent constamment et s'adaptent aux nouvelles pratiques, ce qui signifie qu'au moment où la conception d'un projet est terminée, elle peut déjà être dépassée. Les protocoles communs, les normes et les autres mécanismes de gouvernance nécessaires pour assurer la cohésion des efforts sont absents. Par conséquent, des intérêts divergents et la redondance entravent l'inclusion numérique.

Pour relever ce défi, l'Alliance EDISON, un mouvement mondial regroupant 45 champions des secteurs public et privé, s'est engagée à donner la priorité à l'inclusion numérique comme élément fondamental de la réalisation des objectifs de développement durable, pour que chaque personne puisse participer à l'économie numérique à un coût abordable. L'une des principales composantes de l'alliance est de donner aux décideurs des outils et des ressources pour améliorer et accélérer le processus d'élaboration des politiques, ce qui permet un plus grand engagement des parties prenantes, davantage d'échanges de connaissances et une prise de décision plus éclairée.

Dans le cadre de cet effort, le Forum économique mondial (WEF), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Boston Consulting Group (BCG) travaillent ensemble pour développer une plateforme centralisée et fiable d'informations sélectionnées sur des sujets liés à l'inclusion numérique et à l'économie numérique, afin de favoriser l'engagement en temps réel dans différents secteurs, régions et contextes. Les trois organisations sont convaincues que l'engagement collaboratif et l'accès par le biais de plateformes faciles à utiliser rendront ces exemples et ces bonnes pratiques disponibles pour que chacun puisse apprendre, adopter et adapter.

Le navigateur de l’inclusion numérique (en anglais, Digital Inclusion Navigator) fournira aux décideurs politiques à différents niveaux les meilleures pratiques, les sources de données et des exemples du monde réel dans les trois principaux domaines de l'inclusion numérique :

  • Soins de santé inclusifs : étendre l'accès et les soins vers une couverture universelle.
  • Services financiers accessibles à tous : élargir l'accès pour permettre aux personnes et aux entreprises de participer aux économies locales et de mieux gérer leur vie financière.
  • L'éducation inclusive : étendre l'accès à une éducation de qualité pour les enfants et les apprenants continus.

Le navigateur rassemble le meilleur des partenaires de l'alliance : l'expertise du PNUD en matière de développement mondial, les capacités de plateforme publique-privée de pointe du forum, et les stratégies et approches de pointe du BCG. En cours d'élaboration, le plan prévoit de permettre un accès libre d'ici la mi-2022.

L'apprentissage par la pratique a été au cœur de l'approche de renforcement des capacités de ce projet. Il s'agissait notamment de faciliter la création d'un espace de co-création, permettant aux utilisateurs finaux et aux parties prenantes de participer activement, d'informer et de recueillir les enseignements des différents processus. Du concept au test bêta, en passant par les groupes de discussion et les entretiens sur mesure, l'équipe combinée des trois organisations a travaillé avec des experts gouvernementaux, du secteur privé et d'autres institutions, pour aboutir à une plateforme centrée sur l'utilisateur.

À mesure que le monde se numérise, il est de plus en plus nécessaire de disposer de boucles de rétroaction et de mécanismes permettant de garantir la mise en œuvre efficace des programmes mondiaux. En pratique, l'Alliance EDISON prévoit d'utiliser des outils tels que le navigateur – ainsi que l'expertise et les enseignements de ses partenaires – pour lancer un mouvement de collaboration et de coopération intersectorielles. Pour le forum, le PNUD et le BCG, nous souhaitons que le navigateur devienne une plateforme centrée sur les personnes qui contribue à l'inclusion numérique.