Formation des charbonniers sur de nouvelles technologies écologiques

8 juin 2022
Production de charbon écologique

Les producteurs de charbon en pleine formation sur les technologies de carbonisation respectieuses de l'environnement.

Crédit photo : ODD TV

Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de Renforcement de la résilience du secteur de l’énergie aux impacts des changements climatiques au Bénin (PANA Energie), une quarantaine de producteurs de charbon ont été formés du 15 au 29 mai 2022 à Bantè sur les technologies de carbonisation améliorées, qui préservent l’environnement.

Au Bénin, la consommation de l’énergie pour la cuisson dans les ménages est dominée par l’utilisation du bois de feu et du charbon de bois, ce qui représenterait environ 46,2% du bilan énergétique du pays en 2017.   

Il ressort de la note sur les forêts du Bénin publiée par la Banque mondiale, que la production de charbon de bois a nécessité 3,37 millions de tonnes de bois de feu en 2017, contre 2,5 millions de tonnes en 2010. La part importante de bois-énergie utilisée pour la production de charbon de bois et pour la consommation finale sous forme de bois de feu s’explique par les faibles rendements en carbonisation. En conséquence, on note une forte pression sur les ressources forestières. L'accès limité des producteurs de charbon de bois aux bonnes technologies de carbonisation ne favorise pas la réduction de la pression anthropique sur les ressources forestières, et contribue donc à accroître la vulnérabilité du sous-secteur des combustibles-bois aux changements climatiques.

C’est donc pour limiter la perte des ressources forestières ligneuses, que le projet PANA Energie, appuyé par le Ministère de l’Energie, le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et les Mairies des communes bénéficiaires, a formé pendant quinze jours, la quarantaine de charbonniers venus de plusieurs communes du Bénin sur trois techniques de carbonisation améliorées.

Il s’agit des technologies "meule Casamançaise Grand Volume", "Green Mad Dôme Retort (GMDR)" et "La fabrication de charbon verts à base de résidus agricoles". Les participants ont acquis la maîtrise des intrants et équipements contenant l'exploitation de chacune de ces types de technologies. Ils ont également appris les techniques de montage, de construction et de diffusion à l'échelle, les bénéfices économiques et environnementaux, ainsi que les avantages comparatifs et exigences de chacune des trois (03) technologies de carbonisation améliorée.

L’expérimentation faite durant la formation a permis de constater qu’avec la meule casamançaise GV, pour 100 kg de bois morts comme intrants, on arrive à produire 62 kg de charbon et avoir une réduction de 75% d’émission de CO2 par rapport à la meule de carbonisation traditionnelle.

Quant à la technologie de meule Green Mad Dôme Retort (GMDR), 100 kg de bois morts permet de produire 80 kg de charbon et une réduction de 85% d’émission de CO2 par rapport à la meule de carbonisation traditionnelle.

 En ce qui concerne la fabrication de charbon vert à base de résidus agricoles, il n’y a pas d’atteinte à l’intégrité d’un arbre. 100 kg de résidus agricoles permettent de produire 100 kg de charbon vert sans émission de CO2 par rapport à la meule de carbonisation traditionnelle. C’est une technologie propre, qui permet d’avoir des charbons écologiques de plus haut rendement énergétique plus que les charbons fabriqués par la méthode traditionnelle.

A l’endroit des charbonniers, le représentant du Ministre de l’Energie a insisté sur la nécessité de ne plus couper des arbres avant de produire le charbon et les a invités à œuvrer pour le reboisement, en même temps qu’ils utilisent les techniques de carbonisation améliorés.

La plupart des charbonniers ont reconnu que leur ancienne méthode traditionnelle de carbonisation est très néfaste pour l’environnement. Leur porte-parole a salué les initiateurs de la formation. A en croire ses propos, les technologies de carbonisations apprises au cours de ces quinze (15) jours vont leur permettre d’améliorer leur production et dans le même temps valoriser et conserver les forêts en pleine dégradation.

 Dogo Fashola Delphin est l’un des charbonniers ayant pris part à la formation. Il a été séduit par la méthode de production de charbon vert. « Avec cette méthode la population se portera encore plus mieux et nous auront beaucoup plus de bois dans nos forêts », affirme-t-il.

Le projet PANA Energie entre dans le cadre des Programmes d'Actions Nationaux aux fins de l'Adaptation aux changements climatiques.