La cartographie pour une meilleure gestion des risques d’inondation au Benin

22 octobre 2021

Photo de famille des participants à l'atelier de validation des résultats de la cartographie des risques d'inondation dans les bassins des fleuves du Niger, Ouémé et Mono


Considéré comme l’un des pays les plus vulnérables aux effets néfastes du changement climatique, le Bénin renforce ses capacités d’évaluation des dégâts, de planification et de coordination des réponses faces aux risques d’inondation à travers la mise en place d’une banque de données cartographiques et d’un système d’informations géographiques.

Avec l’appui du Bureau des Crises du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), une cartographie des risques d’inondation, une application web et une banque de données SIG ont été réalisés pour renforcer le système d’alerte précoce. Cette cartographie permettra à l’Agence Nationale de protection Civile de mettre en place un mécanisme de planification progressive de la réponse multisectorielle.

Pourquoi planifier la réponse aux inondations ?

Au Bénin comme dans d’autres pays de l’espace CEDEAO, le faible niveau de compréhension des risques d’inondation est un obstacle majeur au développement durable. En effet, dans les zones rurales, les établissements humains ne sont pas souvent planifiés, les bâtiments sont construits avec des matériaux précaires sans oublier aussi la densité élevée de la population élevée. Ces facteurs exposent les populations aux aléas, aux effets et impacts socio-économiques dues aux inondations.

Par ailleurs, le diagnostic fait dans le cadre de la Stratégie Nationale de Réduction des Risques de catastrophe élaborée en 2019, révèle que les communautés locales ne disposent pas encore d’une ligne directrice d’identification des risques, de cartographie et de mise en place d’une base de données spécifiques ni d’un cadre d’harmonisation et de coordination de l’information géographique sur les risques.

L’élaboration de la cartographie des zones à risques au Bénin vient donc à point nommé et s’impose comme un préalable incontournable à la mise en œuvre efficace et efficiente des projets de réduction des risques de catastrophe et d’adaptation au changement climatique. Car, la problématique de la gestion des risques d’inondations, plus qu’une problématique sectorielle est une problématique de développement aux vues des dégâts engendrés qui n’épargnent aucun secteur de développement.

Les cartes de risques, les modèles numériques de terrain, d’élévation, les données SIG, et le modèle hydraulique, élaborés avec l’appui du bureau des crises du PNUD visent à renforcer la gestion spatiale des inondations et le système d’alerte précoce (SAP). Désormais l’ampleur des dégâts en termes de nombre villages, quartiers de villes et le nombre de victimes, les zones à risques seront facilement identifiées et soutiendront une planification progressive et une coordination efficace des actions humanitaires et des réponses.

Un atlas cartographique a été produit. Il regroupe une spatialisation du risque pour différentes crues (hauteur d'eau pour différentes crues, synthèse des limites de la zone inondable, avec localisation des enjeux exposés) et permet de visualiser l'évolution de la vulnérabilité du territoire par rapport à des niveaux d'inondation gradués.

 Les zones inondables des bassins du Niger, de l’Ouémé et du Mono ont été cartographiées en vue de doter prioritairement les mairies des communes des trois bassins fluviolagunaires du Bénin (Karimama, Malanville, Zagnanado, Ouinhi, Bonou, Dangbo, Avrankou, Aguégués, Athiémé, Lokossa,) d’instruments de management territorial et de prévention moderne en ce qui concerne la gestion du risque et des situations d’inondation.