Le plan d’action national pour la prise en compte du genre dans la riposte au VIH/Sida validé

22 août 2022

Une séance de sensibilisation sur les violences basées sur le genre au Bénin

Crédit photo: PNUD Bénin / Yves Menard/2015

Le Gouvernement du Bénin et ses partenaires au développement ont validé le 18 aôut 2022 à Cotonou le Plan d’action national pour la prise en compte du genre dans la riposte au VIH/Sida. Par l’élaboration de ce plan d’action, le Bénin réaffirme son engagement à faire la promotion des droits humains pour réduire la vulnérabilité des femmes à l'infection au VIH en s'attaquant aux causes profondes de la féminisation de l'épidémie.

Ce plan d’action national Genre lié au VIH a été élaboré avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour répondre à plusieurs paliers de problèmes identifiés dans le cadre de l’évaluation de la problématique du genre dans le contexte de la riposte au VIH au Bénin.  Il s’agit d’un document qui oriente et organise les actions à mettre en œuvre pour induire le changement nécessaire auprès des populations cibles et de réduire à long terme l’impact du genre dans le contexte de la gestion du VIH au Bénin.

José Wabo, Représentant Résident a.i. du PNUD a félicité tous les acteurs impliqués dans la réalisation de ce document, qui va contribuer à la protection et la promotion des droits humains, notamment ceux des femmes tout en empêchant la propagation du VIH et en favorisant l’atténuation de l'incidence socioéconomique de cette pandémie.

Le Plan d’action comporte 5 axes stratégiques dont la mise en œuvre relève de la responsabilité première du Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance (MASM), avec l’appui du CNLS-TP.  Il s’agit de :

  • Axe Stratégique 1 : Amélioration du statut socio-économique et culturel de la femme dans la famille et dans la société ;
  • Axe Stratégique 2 :  Amélioration de l’environnement juridique lié au VIH et au SIDA ;
  • Axe stratégique 3 : Renforcement de l'accès égalitaire et équitable aux services de prévention et de prise en charge de l’infection à VIH et du SIDA adaptés à tous ;
  • Axe stratégique 4 : Renforcement de la prise en compte du VIH dans le processus de prise en charge holistique des Violences Basées sur le Genre (VBG) ;
  • Axe stratégique 5:  Renforcement des capacités d’intervention des mécanismes institutionnels actifs de lutte contre le VIH et le  SIDA, sur le genre.

Pour le Directeur Adjoint de Cabinet du Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, le Bénin fournit des efforts depuis plusieurs décennies avec les différentes politiques et stratégies élaborées pour la riposte contre cette pandémie. Celle-ci demeure une réelle menace pour le développement social et économique pour le pays en raison de son ampleur et de son incidence sur la population. Les constats faits suggèrent qu’il est resté des facteurs insuffisamment explorés, notamment la dimension genre, qui handicapent la riposte.  

Le plan d’action résulte des résultats de l’évaluation de la riposte nationale au VIH basée sur le genre, réalisée en 2021, qui ont montré l’effectivité de l’existence d’un lien strict entre l’inégalité des rapports de sexe et l’incidence de la pandémie du VIH et révélé entre autres, que les inégalités entre les sexes entravent l’efficacité des programmes/projets nationaux pour améliorer la couverture des actions de lutte contre le VIH au Bénin. Certains groupes apparaissent plus vulnérables au virus du VIH, parce qu'ils sont incapables d'exercer leurs droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. 

En effet, au nombre des obstacles à la jouissance effective des droits des femmes, figure la persistance de certaines pratiques et perceptions socioculturelles à risque d’exposition au VIH/SIDA.

Au Bénin, l’épidémie du VIH est de type mixte, portée par les Professionnelles du Sexe (PS) et le multi partenariat avec des poches de concentration suivant des disparités géographiques, socio-économiques et culturelles (EDS, 2012). Malgré la stabilité de sa prévalence au sein de la population générale à 1,2 % entre 2006 et 2017, il continue d’exister cependant certaines poches à prévalences plus élevées au sein des populations clés comme le cas chez : 8,5% des PS, 7% des Hommes ayant des rapports Sexuels avec d’autres Hommes (HSH) , 5,2% des Serveuses de Bars et Restaurants (SBR) et  2,2% des consommateurs de Drogues Injectables (CDI), ce qui continue d’être une réelle menace pour le développement social et économique du pays.