Allocution de Mme Blerta Aliko lors des Consultations techniques avec les Organisations Internationales spécialisées dans la thématique de l’anticorruption dans le cadre L'avant-projet de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corrupt

19 juillet 2020

Mme Blerta Aliko, Représentante Résidente du PNUD en Algérie lors de son allocution . Crédit photo: H. Hadj Moussa/PNUD Algérie

Monsieur le président de l’Organe National de Prévention et de Lutte contre la Corruption
Monsieur le représentant de la présidence de la république.
Monsieur le représentant du conseil du droit de l’Homme.
Mesdames Messieurs les représentants de la société civile.
Chers partenaires,
Chers collègues,

Je suis heureuse que le Programme des Nations Unies pour le développement en Algérie, accompagne l’Organe National de prévention et de lutte contre la corruption dans le processus de l’élaboration de la stratégie nationale de prévention et de Lutte contre la corruption. Une tâche hautement importante et sensible puisqu’il s’agit d’être à la hauteur des responsabilités conférées à votre honorable institution par la Constitution de 2016 à travers l’article 203 du chapitre III portant sur les institutions consultatives .

L’article 203 stipule que « l’Organe a pour mission notamment de proposer et de contribuer à animer une politique globale de prévention de la corruption, consacrant les principes de l’Etat de droit et reflétant l’intégrité , la transparence ainsi que la responsabilité dans la gestion des biens et services ».

Je suis particulièrement heureuse de l’aboutissement à cette consultation internationale pour s’enrichir mutuellement et partager les bonnes pratiques et les expériences des uns et des autres, d’autant que la consultation avec des partenaires internationaux au niveau global, constitue une étape marquant un état d’avancement considérable tant dans le processus de consultations avec les acteurs nationaux, à plusieurs niveaux qu’à celui de la concertation entre les parties prenantes pour définir les aspects critiques à revoir voire à intégrer dans le projet de stratégie en phase de rédaction ;
Tout ça pour dire qu’un long chemin a été parcouru depuis le début de notre partenariat.
Je voudrais rappeler ici à l’assistance qu’il s’agit du premier document de partenariat que j’ai signé suite à ma prise de fonction en tant que Représentante Résidente du PNUD en Algérie. depuis octobre 2019.

Je suis aussi consciente de la lourde responsabilité qui nous incombe pour répondre aux exigences d’un pays comme l’Algérie et d’un partenaire comme l’ONPLC mais aussi pour être à la hauteur de la réputation de l’Organisation que je représente dans votre pays, qui est comme vous le savez certainement, classée première institution en terme de transparence.

Chers partenaires , honorable assistance ,

Les Nations Unies en général et le PNUD en particulier, accordent un intérêt de haute importance aux questions de gouvernance démocratique et la lutte contre la corruption constitue une thématique angulaire tant pour le développement que pour les droits humains et l’Etat de droit.
A ce propos, je voudrais rappeler quelques points soulignés par le Secrétaire Général Antonio Guterres lors de la journée internationale contre la corruption, le 9 décembre dernier ;
Je reprends ses propos « Chaque année, des milliers de milliards de dollars, soit plus de 5% du PIB mondial, disparaissent dans des pratiques de corruption, ce qui porte gravement atteinte à l’état de droit et favorise des crimes comme la traite des personnes et le trafic de drogues et d’armes.
La fraude fiscale, le blanchiment d’argent et les autres flux financiers illicites détournent les ressources dont ont besoin les écoles, les hôpitaux et les infrastructures essentielles ou qui sont nécessaires à la réalisation des objectifs de développement durable.

La corruption met en péril le bien-être de nos sociétés, l’avenir de nos enfants et la santé de notre planète. Tous et toutes doivent la combattre dans l’intérêt commun… »
fin de citation.

Plusieurs études sérieuses effectuées plusieurs organismes dont Transparency international , la Commission européenne et/ou l’UNODC convergent à mettre en relief les liens forts entre la corruption et la croissance économique :

 La corruption fausse les motivations des acteurs économiques et les forces du marché, entrainant une mauvaise allocation des ressources.

 La corruption détourne les talents et les ressources, notamment humaines, vers des activités plus « lucratives » ;

 La corruption s’apparente à un impôt inefficace sur les entreprises, augmentant les coûts de production et réduisant la profitabilité des investissements ;

 La corruption peut aussi réduire la productivité des investissements en affaiblissant la qualité des ressources notamment en nuisant à la qualité et la quantité des services de santé et d’éducation,

 La corruption diminue le capital humain d’un pays,
 Les comportements de maximisation des rentes sont également susceptibles de générer de l’inefficacité, en alimentant le gaspillage des ressources et en sapant l’efficacité des dépenses publiques.

Ceci démontre la pertinence pour le PNUD de s’engager dans cette thématique en alignement direct avec l’agenda de développement 2030 notamment l’ODD 16 portant sur la paix, justice et institutions efficaces, où la lutte contre la corruption est considérée comme une condition préalable à l’instauration d’une bonne gouvernance et au renforcement de la confiance des citoyens dans l’action des gouvernants.
La cible 16.5 visant à réduire nettement la corruption, sous toutes leurs formes, tant pour les personnes physiques que les personnes morales, devra être en ligne de mire de nos préoccupations.
La prévention et la lutte contre la corruption a été également mentionné dans le rapport national volontaire de l’Algérie présenté le 16 juillet 2019, au Conseil Economique et Social des Nations Unies,
Soit presqu’une année.
Je n’ai pas de doute que les échanges entre experts et acteurs engagés seront fructueux et enrichissant pour tout le monde ;

Pour terminer, je reprends le slogan de Monsieur le Président de l’ONPLC :
La nouvelle Algérie sans corruption et contre la corruption, merci c’est vraiment le mot d’ordre de notre stratégie de travail merci aussi aux experts internationaux qui ont fait l’effort et nous ont honorer avec leur présence.
Merci au CIC pour la mise en place de la technologie et rendre tout cela possible.

Je vous remercie,