La résilience, le fondement d’une meilleure intervention en Syrie
10 nov. 2015
Sfook Ali Alhelal et sa famille vivent dans un appartement de 2 pièces à Amman, après avoir fui la Syrie. Ils risquent l'expulsion, faute de moyens pour payer le loyer. Photo: Freya Morales / PNUD
Amman, Jordanie - Lors de ses remarques de clôture à l’occasion du Forum pour le développement de la résilience (Resilience Development Forum), l’Administrateur du PNUD, Helen Clark, a souligné l’importance cruciale d’un développement fondé sur la résilience pour faire face à la crise en cours en Syrie.
« La résilience doit faire partie intégrante de l’appui fourni aux Syriens, en Syrie et dans les pays voisins. Il est essentiel également de renforcer la résilience des communautés et des pays accueillant des Syriens », a souligné Clark. « Il faut investir beaucoup plus et de façon prévisible dans le renforcement des capacités et nous devons mettre en place un instrument et des modalités de financement plus pratiques et plus novateurs au-delà des classifications existantes de l’aide internationale ».
L’évènement a rassemblé près de 400 représentants des principaux partenaires qui interviennent dans le cadre de la crise syrienne, notamment les ministres des pays les plus affectés par la crise syrienne, les organismes des Nations Unies intervenant dans les domaines du développement et de l’action humanitaire en Syrie et dans les pays voisins, ainsi que les donateurs, les partenaires d’organisations non gouvernementales et le secteur privé.
Le Forum a présenté un document d’orientation stratégique intitulé « Programme de résilience pour la mer Morte » (Dead Sea Resilience Agenda), qui préconise des éléments d’action stratégique nécessaires pour intervenir de façon concrète et globale dans l’ensemble de la sous-région touchée, que chaque pays peut adapter pour éclairer et orienter sa propre intervention à l’échelon national.
« Le Programme de résilience est un document final réellement novateur et tourné vers l’avenir et ses principes directeurs constituent un point de départ pour une nouvelle ère de coopération et de partenariat mondial à l’appui de la résilience dans notre région », a déclaré S. E. Imad Fakhoury, le Ministre jordanien de la Planification et de la coopération internationale. « Il propose une vision cohérente et collective qui articule des objectifs à court terme, à moyen terme et à long terme quant à la manière de faire face aux défis les plus pressants en Syrie et dans les pays voisins ».
Les principes directeurs du Programme de résilience pour la mer Morte sont notamment de placer l’auto-résilience et la dignité des individus au centre des priorités, d’investir dans les capacités locales et de renforcer les institutions locales ; d’engager de nouveaux acteurs dans une plateforme de partenariats ouverts à tous pour la résilience ; de favoriser la cohésion sociale pour renforcer le tissu social des communautés touchées ; et, plus important, de s’écarter des cloisonnements traditionnels entre l’action humanitaire et les actions de développement qui agissent de façon indépendante en termes de programmation et de financement.
Dans le discours d’orientation qu’il a prononcé pour ouvrir le Forum, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, a souligné l’importance cruciale de la collaboration entre les acteurs de l’humanitaire et les acteurs du développement pour faire face aux crises non seulement en Syrie, mais aussi partout dans le monde.
Le Programme de résilience pour la mer Morte a également suggéré 10 éléments d’action essentiels pour la suite de l’intervention à mener face à la crise syrienne :
- Renforcer la résilience des populations et des communautés ainsi que les capacités d’intervention en Syrie.
- Accroître la réactivité et l’efficacité par une planification et une mise en œuvre d’activités conjointes.
- Mettre au point des mécanismes et des instruments pluriannuels novateurs pour renforcer la prévisibilité financière.
- Renforcer les capacités locales en intervenant auprès des structures, des institutions et des systèmes locaux et par leur intermédiaire.
- Étendre l’utilisation d’approche-programmes pour la fourniture de services de base.
- Associer le secteur privé aux interventions visant à renforcer la résilience et mettre au point de nouvelles approches.
- Étendre les possibilités de renforcer un cadre favorable pour les entreprises et les entrepreneurs établis.
- Renforcer la base juridique et programmatique en ce qui concerne les possibilités économiques des communautés touchées et accroître considérablement ces possibilités.
- Cultiver des capacités de règlement des différends au sein des populations touchées, des institutions publiques, des communautés d’accueil, des organisations confessionnelles et d’autres entités pertinentes.
- Commencer à planifier et renforcer les capacités en vue des efforts de reconstruction et de relèvement à venir.
« Les gouvernements des pays d’accueil devraient maintenant examiner ces éléments cruciaux dans le cadre de leurs plans de réponse nationaux. Ils devraient également soutenir un nouveau partenariat entre les gouvernements et les partenaires internationaux », a indiqué Helen Clark. Elle a réaffirmé que le financement d’une approche résilience devait correspondre à son ambition, et ajouté que « les éléments cruciaux énoncés dans le Programme de résilience pour la mer Morte devraient être des facteurs essentiels à prendre en compte pour l’organisation et les résultats de la Conférence internationale des donateurs sur la crise syrienne qui se tiendra prochainement, et qui sera accueillie par le Royaume-Uni, en partenariat avec la Norvège et l’Allemagne ».
ContactsNoeman AlSayyad,
Conseiller régional en communication pour les États arabes, Centre régional du PNUD à Amman - PNUD
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Theodore Murphy
Spécialiste en politiques et communications, Bureau régional pour les États arabes - PNUD
Tel: + 1 (212) 906 5890 e-mail: theodore.murphy@undp.org