Le monde doit coopérer pour affronter le coronavirus

12 mars 2020


Avec plus de 124 000 cas confirmés et plus de 4 600 décès dans le monde, l'épidémie du coronavirus (COVID-19) met les systèmes de santé publique et les services d'urgence sous pression. La demande de fournitures médicales et d'équipement de protection a explosé et de nombreuses personnes ont été mises en quarantaine en raison d'une contamination présumée. Mais, bien que les circonstances soient graves, cette crise rappele avec force l’importance de la solidarité internationale.

Les efforts que la Chine, le premier pays touché, a déployés pour lutter contre l'épidémie sont  impressionnants. À l'épicentre de l'épidémie, dans la province du Hubei, le personnel des services de santé et d'urgence travaille 24 heures sur 24 et mérite notre admiration. Les mesures de détection et de dépistage, ainsi que les restrictions de mouvement, ont réussi à enrayer la propagation du virus.

La volonté du gouvernement de recevoir des conseils et une expertise internationale, en particulier de la part de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a contribué à faire progresser la connaissance du virus et aidera toutes les nations impactées à protéger leur population et à contrôler la propagation du virus. Avec des cas confirmés dans maintenant plus de 118 pays, l'action collective et la solidarité sont plus importantes que jamais.

Ce n'est pas le moment de pointer du doigt et de juger, en particulier sur la base d'informations incomplètes ou non vérifiées. Les comptes-rendus de cas de discrimination et de préjugés sont préoccupants. Des informations fausses ou inexactes, qualifiées d '«infodémiques» par l'OMS, ne peuvent que semer la peur et diviser les personnes au moment même où travailler ensemble est absolument essentiel.

Dans un esprit de solidarité, le PNUD s'est engagé à travailler avec les pays et les communautés du monde entier pour lutter contre l'épidémie. En Chine, le PNUD a pleinement soutenu la population et le Gouvernement, travaillant avec les autorités compétentes pour fournir un soutien d'urgence et appuyer l'achat de fournitures médicales essentielles.

Avec un financement initial de 500 000 $ US pour une réponse urgente, le PNUD a fourni du matériel essentiel pour diminuer le risque d'infection auquel est confronté le personnel de santé de première ligne, notamment des pompes à perfusion, des systèmes de surveillance des patients et des combinaisons de protection.

Le PNUD a également lancé une campagne sur les réseaux sociaux intitulée « Passez le mot, pas le virus », pour que chacun ait les connaissances nécessaires pour se protéger correctement. Avec plus de 27 millions de vues, la campagne a mobilisé les internautes pour partager les informations de l'OMS dans plus de 40 langues et dialectes afin que les personnes âgées ou celles des communautés ethniques minoritaires qui ne parlent pas le mandarin puissent y avoir accès.

Nous devons reconnaître le fait que cette crise transcende le secteur de la santé. Nous voyons déjà des signes d'un impact potentiellement contraignant sur la croissance économique régionale et mondiale.

Contrairement à l'épidémie de SRAS de 2002-2003, alors que la Chine ne contribuait qu'à hauteur de 4% au PIB mondial, elle représente aujourd'hui environ 16%. En tant que deuxième économie mondiale et marché de consommation massif, la Chine est étroitement liée au reste du monde via le commerce, les investissements et les finances. Son intégration dans les chaînes de valeur mondiales et les réseaux de transport est multiforme et complexe. Sept des 10 plus grands ports sont situés en Chine.

Dans le pays, les retombées économiques devraient affecter les moyens de subsistance des populations, les défavorisés étant les plus touchés. En raison des mesures de quarantaine, de nombreuses personnes n'ont pas pu retourner au travail. En l'absence de mécanismes d'épargne et de survie financière, ceux qui sont récemment sortis de la pauvreté pourraient y retomber.

C'est pourquoi, au-delà de la réponse d'urgence, il est crucial de s'attaquer à l'impact socio-économique de la crise et de se concentrer sur la protection des communautés vulnérables dans les zones les plus touchées. Des efforts doivent être faits pour comprendre les effets du virus au niveau des ménages ainsi que sur les petites et moyennes entreprises qui constituent l'épine dorsale de nombreuses économies locales, afin d'évaluer dans quelle mesure l'épidémie affecte la capacité des familles et des personnes à se soutenir.

Le PNUD s'emploie à mettre en œuvre des évaluations socioéconomiques de la crise sanitaire dans la province du Hubei par le biais d'enquêtes auprès des ménages, examinant en priorité les groupes les plus vulnérables. En complément, des données seront également collectées pour mesurer l'impact du virus sur l'activité économique des petites entreprises. Ces résultats éclaireront les mesures prises par les gouvernements locaux pour améliorer la résilience des communautés.

Le PNUD s'est engagé à réaliser les Objectifs de développement durable pour tous, partout. Nous continuerons d'aider la Chine à surmonter les revers provoqués par cette épidémie et à atteindre son objectif de mettre fin à l'extrême pauvreté rurale en 2020.

Les progrès réalisés jusqu'à présent dans la lutte contre le coronavirus sont encourageants. Cependant, ce n'est pas une bataille qui se termine lorsque le dernier cas confirmé est traité. Les ramifications de cette épidémie seront vastes et durables et nous devons nous efforcer de bien les comprendre à court terme afin de relever les défis potentiels à long terme. De cette façon, nous pouvons garantir que la reprise après cette crise est durable et que, par la suite, personne n'est laissé pour compte.

Cet article a été initialement publié ici (en anglais): Le nombre de victimes a été mis à jour pour refléter la progression rapide de la maladie.