Stimuler la bio-économie africaine

7 août 2019

L’Afrique aura besoin d’environ 1,3 trillion de dollars pour atteindre ses Objectifs de développement durable d'ici à 2030, selon les estimations. De toute évidence, les financements publics ne suffiront pas, et les financements privés devront jouer un rôle.

De l’économie bleue à la bio-économie, l’Afrique a d'abondantes ressources naturelles. Celles-ci peuvent avoir un impact transformateur si elles sont gérées correctement.

A l'opposé du scénario où ces ressources naturelles sont extraites sous leur forme brute et n’apportent que des avantages limités au niveau local, le continent doit s'efforcer d'arriver à des produits à forte valeur ajoutée bénéficiant tant aux communautés qu'au pays. C'est l'objet du programme d'Accès aux ressources génétiques et de Partage équitable des Avantages (APA) du PNUD-FEM. Ancré dans l'Agenda 2030, ce programme stimule les capacités de recherche et les partenariats, crée des emplois et favorise la croissance économique tout en préservant les actifs naturels.

Cependant, ce processus de valorisation doit être holistique. Ce n’est qu’en élaborant des stratégies solides, clairement articulées dans tous les secteurs économiques, que les bio-économies nationales peuvent attirer des investissements solides.

D'autre part, les pays doivent envisager activement d'améliorer leur position en tant que partenaires favorables aux entreprises et ne pas compter uniquement sur les cadres juridiques pour générer des avantages financiers. 

C'est pourquoi est souvent nécessaire dans un premier temps d’élaborer un ensemble complet de solutions financières pour attirer les secteurs public et privé ainsi que les communautés. Le manuel BIOFIN 2018 permet aux pays d’identifier les solutions les plus appropriées. On peut citer par exemple :

  •  Les exonérations ou abattements d’impôts qui peuvent inciter les entreprises privées à sous-traiter une partie de leurs activités de recherche et développement dans les pays fournisseurs, à conclure des partenariats avec des laboratoires locaux, à embaucher du personnel local, à former des professionnels aux nouvelles technologies, à investir dans des unités de production sur place, ou à commercialiser et fournir le produit final.
  • La mise au point de mécanismes de financement efficaces qui garantit que les revenus générés par les contrats APA soient redistribués aux fournisseurs de ressources biologiques, comme le teste actuellement un état pilote en Inde. 
  • D’autres formes de financement, comme celles basées sur la technologie blockchain et les cryptomonnaies, pour promouvoir la conservation de la biodiversité. Par exemple, nous pourrions créer un APA Coin et lancer une offre initiale pour lever les fonds essentiels au financement de jeunes entreprises en biotechnologie, ce qui stimulerait la recherche et le développement nationaux.

Des synergies établies entre BIOFIN et le programme APA s’efforcent de formuler une approche de valorisation en deux étapes dans plusieurs pays. Cette approche consiste, en premier lieu, à aider les pays à concevoir des stratégies de valorisation intégrées et intersectorielles, et en second lieu, à fusionner les avantages découlant de l’utilisation de ces ressources avec des solutions financières supplémentaires pour la biodiversité, afin de réduire les risques liés aux investissements et de stimuler les flux financiers.

Au Rwanda (en anglais), par exemple, les équipes APA et de BIOFIN combinent les avantages monétaires et non monétaires découlant des accords de biodécouverte avec d’autres solutions de financement de la biodiversité pour appuyer une stratégie nationale de valorisation en cours d'élaboration.

Si nous n'en sommes encore qu'aux débuts en Afrique, nous pensons que cette approche #NextGen tire le meilleur parti des avantages de la bio-économie fondée sur les ressources génétiques et les connaissances traditionnelles. Si vous êtes représentant d'entreprise, professionnel du développement ou intéressé par ce domaine dynamique et émergent, contactez-nous : herve.barois@undp.org et fouad.bergigui@undp. org