Des données pour protéger la faune

Le UN Biodiversity Lab transforme le développement durable et les actions de conservation

ONU Développement
4 min readJul 30, 2019
Le Belize est l’un des 18 pays où le jaguar est présent. © Enrique Aguirre / Shutterstock.com

Le sud du Belize accueille la dernière étendue ininterrompue de forêt de feuillus. Ce maillon essentiel du corridor biologique mésoaméricain sert de pont naturel entre l’Amérique du Nord et du Sud, et abrite l’une des biodiversités les plus riches au monde, dont le jaguar, le toucan à carène emblématique du pays et le bois d’acajou.

La forêt fournit également la population du Belize en eau et en moyens de subsistance durables. C’est pourquoi le gouvernement s’efforce de la protéger au travers d’un vaste réseau de 103 aires protégées couvrant 36% du pays.

Toucans à carène et singe hurleur dans une réserve naturelle appuyée par le PNUD, Belize. © PNUD / Lei Katof

Mais les forêts continuent d’être défrichées autour de ces aires protégées, ce qui représente une menace majeure pour la faune et les personnes en dépendant. Au moyen d’images satellites de haute résolution en temps quasi réel (en anglais), le gouvernement peut identifier les zones forestières où les animaux se nourrissent et se logent, comprendre comment ils s’y déplacent, et quelles en sont les parties les plus menacées. Forts de cette connaissance, les écologistes et le gouvernement peuvent prendre des actions ciblées, comme le récent achat de 12 000 hectares de forêt visant à maintenir la connectivité dans le corridor biologique mésoaméricain. Cette action ciblée aidera à faire en sorte que les animaux habitant la forêt de feuillus puissent accéder à la terre et à l’eau dont ils ont besoin pour survivre.

Sanctuaire du bassin Cockscomb et réserve pour jaguars au Belize. © PNUD / Lei Katof

Il y a un an, nous avons lancé le UN Biodiversity Lab en partenariat avec ONU Environnement et la Convention des Nations Unies sur la biodiversité pour aider près de 140 pays à utiliser les données géographiques pour mieux tenir leurs engagements mondiaux en matière de biodiversité et de développement durable.

Le UN Biodiversity Lab permet aux décideurs d’accéder aux données géographiques mondiales sur la biodiversité, les aires protégées, le développement durable et les pressions humaines au travers d’une plate-forme ne nécessitant pas de formation technique avancée.

Papilio protenor (à gauche) et Pygmy Slow Loris; Cuc Phuong National Park au Viet Nam ©Cuc Phuong National Park

Les pays utilisent ces données spatiales de diverses manières. Au Costa Rica, pays qui représente 0,3% de la surface de la planète mais 6% de sa biodiversité, la production d’ananas génère un chiffre d’affaires annuel d’1 milliard de dollars. Pour lutter contre la déforestation illégale, le PNUD Costa Rica utilise un système de surveillance spatiale pour engager des poursuites contre les producteurs en faute.

Le gouvernement haïtien, qui a étendu les aires protégées du pays de 800% depuis 2010, utilise le UN Biodiversity Lab pour identifier de nouvelles zones à protéger et améliorer la gestion de celles existantes. Au Viet Nam, le gouvernement a utilisé le UN Biodiversity Lab pour créer 55 cartes sur l’état des forêts, des aires protégées, des mangroves et des récifs coralliens.

La tortue à carapace molle de l’Euphrate en Iraq figure sur la liste des espèces menacées de l’UICN. © Omar Shaikhli

Parmi les gouvernements avec lesquels le PNUD travaille, nous constatons un besoin commun d’outils permettant d’identifier et d’hiérarchiser les actions de conservation de la nature permettant de tenir les engagements nationaux pris envers la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, la Convention des Nations Unies sur le climat, et l’Agenda 2030.

À l’horizon 2020, lorsque le monde s’accordera sur un nouveau cadre politique international pour la biodiversité, le PNUD se tient prêt à fournir un soutien direct aux capacités afin que les décideurs puissent utiliser les données spatiales et mettre en œuvre des actions plus efficaces pour les hommes et la planète.

Anne Virnig est coordinatrice du UN Biodiversity Lab pour le PNUD.

Christina Supples est conseillère technique principale pour les rapports nationaux à la Convention sur la diversité biologique, PNUD.

Traduit de l’anglais par Marion Marigo, revu et produit par Laurence Lessire, PNUD.

--

--

ONU Développement

À l’œuvre pour éliminer la pauvreté et transformer notre monde #Pour2030. Rendez-vous sur www.undp.org/fr