Changement climatique en Asie-Pacifique : quels enjeux ?

ONU Développement
4 min readSep 7, 2019
©PNUD/Azza Aishath

L’Asie-Pacifique est la région du monde la plus exposée aux catastrophes naturelles. Ses vastes littorals et son territoire constitué en grande partie de petits États insulaires à faible dénivelé la rendent très vulnérable à la montée des océans et aux dérèglement climatiques.

Or, contrairement aux pays développés, de nombreux états d’Asie-Pacifique doivent faire face aux changements climatiques tout en s’efforçant d’améliorer le niveau de vie de leurs citoyens.

Et, si les communautés les plus pauvres de la région sont celles qui contribuent le moins aux émissions de gaz à effet de serre, ce sont elles qui en subissent le plus les conséquences :

L’élévation du niveau des mers

Une élévation de 2 mètres du niveau de la mer pourrait déplacer plus de 180 millions de personnes, principalement en Asie. ©PNUD Bangladesh/GMB Akash

Le réchauffement des températures entraîne l’expansion thermique de l’eau, la fonte des glaciers et la disparition des calottes glaciaires.

Pourquoi est-ce un problème ? Les scientifiques ont annoncé que d’ici la fin de ce siècle, le niveau des oceans pourrait s’élever de 65 cm. Compte tenu de la topographie de l’Asie-Pacifique, cela menace l’existence même de nombreux pays de la région.

Une montée des eaux de 2 mètres pourrait forcer 180 million de personne à fuir, surtout en Asie. Au Bangladesh, environ 18 millions de personnes vivant sur les côtes pourraient perdre leur maison si le niveau des eaux monte ne serait-ce que d’un mètre. L’Indonésie prévoit déjà d’évacuer sa capitale Jakarta vers Bornéo pour protéger ses habitants de graves inondations.

S’adapter à la montée des océans est un enjeu majeur pour l’Asie-Pacifique. Restaurer les mangroves, protéger les récifs coralliens et cartographier les zones à risque d’inondation font parties des mesures à prendre pour protéger les peuples les plus vulnérables. Mais sauver des vies sur le long terme revient à maintenir les températures terrestres à 1,5 C au dessus de ce qu’elles étaient avant l’ère pré-industrielle.

Inondations, tempêtes et glissements de terrain

©PNUD/Azza Aishath

La moitié de la population d’Asie, soit environ 2.4 milliards de personnes, vit dans des zones côtières à faible altitude. L’élévation du niveau des océans menace d’intensifier les inondations et de dégrader les terres par salinisation.

Cette année, le Sri Lanka, le Myanmar et le Népal ont connu des inondations et des glissements de terrain mortels. Le Vietnam et l’Inde ont déjà été frappés plusieurs fois par de fortes tempêtes tropicales.

Chaque année, 43 000 personnes en moyenne perdent la vie à cause de conditions météorologiques extrêmes qui déplacent aussi les personnes, détruisent les infrastructures, contaminent l’eau douce, et dévastent les écosystèmes et les terres agricoles.

On estime que les catastrophes naturelles coûtent à la région environ 675 milliards de dollars EU chaque année.

Vagues de chaleurs et sécheresses

Le Mékong est très bas à la fin de la saison sèche. Village de Prek Ta Am, Commune de Bos Learv Commune, district de Jit Borey. PNUD/Arantxa Cedill

De nombreux pays de la région connaissent des températures exceptionnellement élevées. Le Pakistan et l’Inde ont déjà connu des températures de plus de 50°C cette année et 2019 est en voie de devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée.

Des températures plus élevées mettent en danger la santé humaine. Les coups de chaleur, les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux deviennent plus fréquents ; les maladies transmises par les moustiques comme la malaria et la dengue se propagent plus facilement.

Les vagues de chaleur et les sécheresses peuvent également affecter la sécurité alimentaire et la productivité agricole.

En Asie-Pacifique, plus de 60 % de la population travaille dans des secteurs très sensibles aux changements climatiques.

Acidification des océans et blanchiment des coraux

Le changement climatique est directement lié au blanchiment des coraux, mettant en danger la biodiversité et les écosystèmes marins. Damsea/Shutterstock.com

L’acidification des océans et le blanchiment des coraux affectent directement la biodiversité des écosystèmes marins. Les stocks de poissons s’effondrent, mettant en danger des millions de vies et d’emplois.

En Asie-Pacifique, où environ 200 millions de personnes dépendent de la pêche, des océans sains sont nécessaires pour l’emploi, la nourriture et pour faire face au changement climatique.

Bien que les efforts de conservation et de restauration des récifs coralliens puissent aider à court terme, des réductions spectaculaires des émissions de gaz à effet de serre sont la seule option viable pour protéger notre océan et ceux qui en dépendent pour vivre.

Regarder vers l’avenir

Plantation de semis de palétuviers Rhizophora dans un estuaire de Bali à marée basse pour aider à lutter contre l’érosion. Le PNUD aide les pays du monde entier à s’adapter aux effets du changement climatique. PNUD Indonésie / Tim Laman

Le changement climatique est le défi de notre temps. En Asie-Pacifique, des millions de vies sont en jeu.

Une chose est claire : nous devons dominuer nos émissions de moitié d’ici 2030 et être neutres en carbone d’ici 2050.

Ce ne sera pas facile. Nous devons apporter des changements radicaux à nos modes de production et de consommation et transformer notre énergie, nos transports et notre utilisation des sols.

Les 16 prochains mois façonneront nos actions pour les années à venir et détermineront l’avenir de notre planète et de ses habitants. Le Sommet Action Climat des Nations Unies et les COP25 (2019) et COP26 (2020) seront notre chance de changer la donne.

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