Couverture sanitaire universelle : relier innovation et exécution

16 janvier 2018

 

L'idée que tout le monde devrait pouvoir accéder à des services de santé de qualité n'est pas nouvelle, mais elle a parcouru un long chemin avec l'adoption des Objectifs de développement durable (ODD). La prochaine étape consiste, pour les gouvernements et donateurs, à faire des investissements concrets qui contribueront à faire de ce concept une réalité et, pour la société civile, à continuer de demander des comptes.

Il reste beaucoup à faire. Combler les inégalités d'accès à des services de santé de qualité nécessite des investissements coordonnés dans l'innovation et la prestation de soins de santé, traditionnellement considérés comme des priorités distinctes, mais qui, en réalité, sont les deux faces d'une même médaille.

D'une part, nous avons désespérément besoin de nouveaux médicaments, de nouveaux diagnostics et de nouveaux vaccins pour lutter contre les maladies mortelles. En se réchauffant, notre climat propage des maladies vectorielles comme la dengue, le paludisme et la fièvre jaune plus rapidement et plus loin que jamais auparavant, ajoutant à l'urgence de développer des traitements avant que ces maladies ne deviennent incontrôlables. La résistance aux antimicrobiens complique également le défi.

Dans le même temps, les innovations signifient peu de choses sans systèmes de santé solides pour les exécuter. La tuberculose multirésistante (TB-MR) est une souche mortelle de la tuberculose qui touche un demi-million de personnes chaque année. La bédaquiline, un médicament radical contre la TB-MR, a été approuvée aux États-Unis il y a plus de cinq ans. Pourtant, à ce jour, elle n'est toujours pas disponible dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, même si ces pays ont des taux croissants de TB-MR et sont particulièrement vulnérables aux flambées de la maladie.

La réalisation de la couverture sanitaire universelle nécessite de relier innovation et exécution, en veillant à ce que les nouveaux médicaments, diagnostics et vaccins développés atteignent au final les personnes qui en ont le plus besoin. Certains gouvernements, comme le Japon, relèvent déjà le défi et respectent leur engagement de ne laisser personne de côté.

Par exemple, le gouvernement japonais appuie le Fonds pour les technologies innovantes en santé mondiale (GHIT) et le Partenariat pour l'accès et la prestation – deux initiatives complémentaires qui visent à combler les lacunes dans l'accès aux innovations vitales. Le GHIT développe de nouveaux médicaments, vaccins et diagnostics qui devraient bénéficier aux populations les plus pauvres du monde, tandis que le partenariat géré par le PNUD renforce les systèmes de prestation de soins de santé, en visant à combler les lacunes dans l'accès à ces innovations vitales.  

D'après l'Organisation mondiale de la santé, « environ 400 millions d’individus dans le monde – soit une personne sur 17 – n'ont toujours pas accès aux services de santé de base. » Des investissements croissants dans l'innovation et la fourniture de soins de santé peuvent aider à combler ce fossé, en aidant à atteindre la santé pour tous et en veillant à ce que personne ne soit laissé de côté.

A propos de l'auteur
Mandeep Dhaliwal est le Directeur pour le VIH, la santé et le développement au sein du Bureau pour l'appui aux politiques et aux programmes du PNUD. Suivez-la sur Twitter:@Mandeep_Dh